LeMondeHistoire
Suite au communiqué, le mouvement de libération des cochers demande l'interdiction des Taxis sur Paris.
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2015-06-25 15:57



mises_canada
Avec tout le saccage que les conducteurs de taxi furieux
contre Uber Pop ont causé aujourd’hui à Paris. Rien ne...
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2015-06-25 18:35

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Lactualite
Un juge se range du côté d'Uber dans son conflit avec la Ville de Toronto
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2015-07-04 15:29
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Guy Sorman

Les agressions de chauffeurs de taxis parisiens, la semaine dernière, contre des chauffeurs indépendants de UBER et leurs clients, suivies de grèves qui ont paralysé la capitale française, confirment avec deux siècles d'écart, une observation d'Alexis de Tocqueville : "Les Français confrontés au changement font la révolution, pas de réformes".

Des incidents comparables se sont produits aux Etats-Unis et dans plusieurs capitales européennes, mais c'est à Paris seulement que l'affrontement a adopté une tournure violente à caractère révolutionnaire. La méthode des chauffeurs parisiens est évidemment condamnable, mais leur intuition anxieuse me paraît fondée : UBER annonce, comme Airbnb dans le domaine de l'hôtellerie, une métamorphose profonde de l'économie comparable à l'aube de la révolution industrielle, lorsque les artisans du textile en Grande-Bretagne, devinant que leur métier serait détruit par les nouvelles machines à tisser, se révoltèrent, bien inutilement : ces Luddites du Nottinghamshire, en 1811, furent décimés par la police et plus encore par l'innovation technique, tout comme les Canuts de Lyon en 1830, qui détruisaient les nouvelles machines à tisser. Les anti UBER d'aujourd'hui sont les Luddites anglais et Canuts français d'hier, à l'aube d'une mutation comparable. Mais ces deux révolutions industrielles, à deux siècles d'écart, sont fondées sur des principes inverses. La première transforma les artisans indépendants du textile en ouvriers de grandes manufactures capitalistes. UBER, Airbnb et les nouvelles applications qui adoptent le même mode d'exploitation, détruisent l'économie de manufactures et restaurent l'artisanat. Les chauffeurs de UBER sont des entrepreneurs indépendants qui choisissent de se relier ou non, au moment qui leur convient, à un réseau ouvert. Il en va de même pour les propriétaires qui choisissent ou non de louer temporairement leur logement à des visiteurs de passage : Airbnb permet de faire fructifier le capital dans les interstices où il restait dormant.

Comme toute révolution économique, l'Uberisation ne réussit que grâce à la conjonction de deux phénomènes : il existait une pénurie sur le marché que les "manufactures" ne comblaient pas, concomitante avec une percée technologique, en l'occurrence une nouvelle application sur le web : la conjonction permet de satisfaire la demande des consommateurs, à un meilleur prix avec une meilleure qualité. L'industrialisation du textile, grâce à de nouvelles machines, avait permis au monde entier de se vêtir convenablement. Dans un registre plus contemporain et moins dramatique, UBER naquit à Paris, en 2009, quand les fondateurs venus de San Francisco se trouvèrent incapables de trouver un taxi au sortir d'un salon technique intitulé Le Web… Airbnb naquit pareillement à San Francisco, après que des participants à un congrès (en 2008) ne parvinrent pas à trouver une chambre d'hôtel où se loger.

Cette révolution économique qui commence est aussi une révolution sociale : il devient plus facile de devenir entrepreneur que salarié, du moins dans le monde des services qui représente les deux tiers de l'emploi dans les pays développés. Mais on envisagera que cette révolution économique, technique, sociale affectera aussi, progressivement, la production industrielle : les machines à reproduire en Trois dimensions (3Ds Printers) permettent déjà à des entrepreneurs individuels de fabriquer chez eux des objets de plus en plus complexes.

La mutation, véritablement historique, à laquelle nous assistons confirme le mode opératoire bien connu des économistes que Joseph Schumpeter, en 1940, appela la "destruction créatrice" : le progrès passe par la destruction de l'ancien, ce qui fait aussi des victimes. Toutes ces victimes ne sont pas innocentes : pour nous en tenir aux taxis parisiens, la quasi-totalité appartient à un monopole privé qui abusait de sa rente depuis un demi-siècle et ne faisait aucun effort pour améliorer son service. D'autres victimes méritent aide et compassion, parce que, à l'image des Canuts de Lyon, ils se trouvent submergés par une vague technique qu'ils ne pouvaient prévoir. C'est à ce seuil que l'Etat doit intervenir pour soutenir les chômeurs, aider à leur reconversion, les inciter à devenir auto-entrepreneurs à leur tour.

Ce n'est malheureusement pas la voie dans laquelle s'engagent les gouvernements européens : le Président français François Hollande, dans une déclaration maladroite, dont il a le secret, a déclaré qu'il fallait "interdire UBER, puis le rendre illégal". Dans un état de droit, la séquence serait inverse : l'illégalité précède l'interdiction. Pire, la police française aux ordres du pouvoir a incarcéré deux dirigeants français d’UBER pour les " interroger " ! Sur quoi ? Du Poutinisme pur. En Californie aussi, sous la pression des syndicats, des magistrats considèrent que les contributeurs indépendants de UBER doivent être traités comme des employés, ce qui briserait le modèle économique de UBER. Autant de combats d'arrière-garde à caractère luddite. A terme, le "marché décide", c'est-à-dire les consommateurs, pas les juges, ni les gouvernements. Certains regretteront cette nouvelle avancée du libéralisme, ce nouveau recul de l'Etat, ce progrès matériel, la disparition d'un ancien monde : c'est leur droit, mais le recours à la violence n'est pas un droit et la révolution n'est jamais qu'une manifestation d'impuissance, ce que voulait dire Tocqueville.

source -> http://www.hebdo.ch/

Volontariste
Un permis pour tout http://t.co/ATmLFYAWyc #pcq #rlq
Impossible de faire quoi que ce soit sans payer
un pot-de-vin (permis) à un bureaucrate
2015-07-18 19:50


Yves Boisvert contre Uber

www.journaldemontreal.com/blogues/iedm, p. Web

Uber fait les manchettes cette semaine, c’est le moins qu’on puisse dire! Manifestation des taxis mardiLes chauffeurs d’Uber profitent de la pénurie de taxis qui s’ensuit. Uber offre des courses gratuites. Dans La Presse, Ariane Krol signe un éditorial et Yves Boisvert, une chronique...

Le titre d’Yves Boisvert : « Uber est illégal. Point. » J’ai pensé un instant qu’il était sarcastique et qu’il allait se moquer un peu de ceux qui empruntent une perspective purement légaliste dans ce débat. Mais non! Il en rajoute même en précisant : « Il n’y a qu’une ligne à tenir avec UberX, c’est la ligne dure ». Eh bien! Je songe à une chronique qu’il a écrite pas plus tard qu’en juin sur la lutte à la drogue et sur les centres d’injection supervisés. Les deux dossiers sont passablement différents, mais disons que devant deux situations sujettes aux débats légaux, Yves Boisvert avait une approche autrement plus flexible sur la seconde que lorsqu’il s’agit d’Uber.

Cette chronique me laisse perplexe, d’abord parce que c’est la première fois que je sens Yves Boisvert aussi peu pragmatique, et parce qu’il ne dit rien de deux arguments franchement évidents qui militent en faveur d’Uber.

Le progrès technologique comme l’application Uber, joint à l’ubiquité des téléphones intelligents, transforme le combat des taxis et l’approche légaliste en cul-de-sac politiques. Si les gens souhaitent utiliser les services de cette application géniale, rien ne peut l’empêcher. On contourne ainsi les services des répartiteurs, qui deviennent en quelque sorte des allumeurs de réverbères modernes parce qu’une nouvelle technologie les remplace avantageusement. Et les réglementations de l’État aussi semblent inutiles.

Ce qui nous amène à la question de la légitimité. Le gouvernement et les cours peuvent bien décider de la légalité ou non d’Uber. Par contre, c’est la société qui décidera en fin de compte de sa légitimité. Et les lois et règlements qui ne sont pas légitimes, généralement, ne font pas long feu. Quand Yves Boisvert mentionne que « les propriétaires de taxi sont soumis à une avalanche de frais fixes : inspections deux fois l’an, réparations obligatoires, permis, assurances, plaque commerciale... », on se pose immanquablement la question : est-ce vraiment nécessaire? Une compagnie qui tentent de se faire une clientèle et de la fidéliser ne ferait-elle pas des inspections régulières de toute manière? Si les voitures sont inspectées mais puent à plein nez le vieux cendrier, est-ce que c’est aussi au gouvernement de s’en mêler? Alors que les clients sauront très bien quoi faire...

Les applications comme Uber ou Lyft, ou Airbnb dans l’hébergement, profitent à leurs utilisateurs et montrent que parfois, la réglementation est dépassée. On peut bien tenter de réglementer à nouveau, mais on peut aussi reconnaître que la technologie permet aujourd’hui à de nouveaux marchés d’émerger qui fonctionnent plutôt bien avec une réglementation minimale. Les taxis, fortement réglementés, ne devraient donc pas se battre pour le maintien de leur cartel anachronique, mais plutôt pour qu’on les laisse faire concurrence à Uber sur un pied d’égalité, sans permis et sans bâtons dans les roues. Bref, en adoptant une approche concurrentielle et... pragmatique.

Youri Chassin is Economist and Research Director at the Montreal Economic Institute. The views reflected in this op-ed are his own.