Au Canada, touché par ce mouvement, alors qu’il venait d’être nommé lieutenant-gouverneur du Haut-Canada en 1791, John Graves Simcoe a planifié d’établir une province où l’esclavage serait illégal, fondant cela sur le fait que cette pratique était incohérente avec un état libre.
...
Au Bas Canada, les juges refusent de sévir contre les esclaves fugitifs, et Louis Joseph Papineau échoue dans sa tentative de faire reconnaître les droits de propriété des maîtres sur leurs esclaves.
http://athena7.blogspot.ca/

... le sens de la démocratie et du pluralisme politique ...

les anglais avaient connu leur réforme et nous vivions dans l'inquisition;
peut-être que ça pourrait expliquer (?)

... tolérance liberté égalité ...

pfff

Claude2052
Les très progressistes "patriotes" et le droit de vote des femmes...
http://t.co/2sYPCCovCe #polqc #assnat
2015-05-18 11:56

:))

premierministre
Laureen & moi célébrons officiellement avec les Canadiens l’anniversaire de SM la reine Elizabeth II, Reine du Canada http://t.co/XN1fD6dcc4
2015-05-18 12:44

JdeMontreal
Au Québec, nous honorons les Patriotes. Au Canada, la monarchie!
| Un texte de @GillesDuceppe http://t.co/isOqjI8alt http://t.co/XF6yfMyHvg
2015-05-18 13:31



OPINION


Le leader des Patriotes, Louis-Joseph Papineau, ne voulait pas d'une rébellion armée, contrairement à Robert et Wolfred Nelson, rappelle l'auteur.
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE





LES PATRIOTES N’ÉTAIENT PAS SOUVERAINISTES

La lutte des insurgés de 1837 était surtout guidée par des principes politico-économiques

On présente faussement les Patriotes comme des souverainistes. Or, leur rébellion n’était pas une « guerre des races », mais plutôt une « guerre des classes » – exactement comme celle qui se déroulait au Haut-Canada au même moment.
Vers la fin de 1837, une rébellion armée a débuté à la fois dans le Haut- Canada et le Bas-Canada, pour des raisons semblables. Dans les deux cas, le pouvoir était concentré dans les mains d’un petit groupe : le « Family Compact » dans le Haut-Canada et la « Clique du Château » dans le Bas-Canada. Les classes aisées étaient associées au haut clergé pour se maintenir au pouvoir. Par exemple, Jean-Jacques Lartigue, l’évêque de Montréal, a recommandé l’obéissance civile.
Les Patriotes demandaient surtout un pouvoir plus grand pour les membres de l’Assemblée législative élue, incluant des responsabilités ministérielles et l’éligibilité pour nomination au conseil exécutif. C’était donc une lutte politico-économique contre une minorité locale contrôlant tout.
Il suffit d’étudier le nom des chefs patriotes pour constater que ce n’était pas une affaire de race. 
Le point d’origine des Patriotes militants était la Société des Fils de la Liberté, une organisation paramilitaire fondée par de jeunes partisans du Parti patriote devenus impatients. L’organisation avait deux sections. La première, civile, était surtout dirigée par Louis-Joseph Papineau et son bras droit, Edmund Bailey O’Callaghan. La seconde était une section militaire dirigée par un Anglais, Thomas Storrow Brown.
Les vrais chefs guerriers, avec Brown, étaient deux Anglais, Robert et Wolfred Nelson. Il faut d’ailleurs être très clair : Papineau ne voulait pas d’une rébellion armée. C’est plutôt Wolfred Nelson qui a moussé l’idée.
DES ANGLOPHONES AU FRONT
Quand la rébellion a finalement commencé le 23 novembre 1837, ce sont les Patriotes commandés par Wolfred Nelson qui ont défait les forces britanniques durant la première bataille, à St-Denis. À Saint-Charles, le 25 novembre, Thomas StorrowBrown dirigeait environ 200 Patriotes qui attendaient de pied ferme 406 soldats britanniques et 20 cavaliers dans une bataille perdue d’avance.
Le leader nominal des Patriotes, Papineau, avait déjà quitté la scène, bien avant le début des hostilités, pour des raisons qui sont toujours obscures, sinon suspectes.
Dans le Haut-Canada, Mackenzie menait exactement la même bataille que son ami Papineau. Les deux groupes se parlaient avant la rébellion et après leur exil aux États-Unis. Ils ont même formé un groupe commun, Les Chasseurs Amis.
En 1838, ces deux hommes tentaient de fomenter une rébellion de plus grande envergure. Cette fois-ci, ils demandaient chacun de leur côté la création d’une république. Et contrairement à ce que veut la mythologie québécoise, c’est Robert Nelson, un Anglo-Canadien, qui a écrit la première déclaration d’indépendance.
Il est intéressant de noter que durant la guerre civile en Espagne dans les années 1930, le nom du bataillon canadien était « Mackenzie-Papineau ». La lutte pour la démocratie ne finit jamais !

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COURRIER

Réactions au texte « Les Patriotes n’étaient pas souverainistes » publié hier.

Des progressistes
Les Patriotes étaient des progressistes, c’est bien assez pour se faire respecter et admirer !
— Claude Boulet
Sus aux anachronismes
« Le passé est un pays étranger, ils font les choses autrement là-bas. » Cette citation est passée de la littérature (L.P. Hartley) à l’Histoire pour signifier la mise en garde suivante : évitez les anachronismes. Une lecture contemporaine des événements ainsi que des 92 résolutions qui les ont animés ne permet pas de conclure, en effet, que cette lutte avait d’autres buts que celui avéré : le gouvernement responsable.
— Michel Préfontaine
Papineau, un héros ?
Il est grandement temps de recentrer cette révolte pour ce qu’elle était, soit une lutte pour le contrôle budgétaire par l’Assemblée des élus avec la responsabilité ministérielle qui en découle. Vous mentionnez à juste raison le départ douteux de Papineau, lequel reviendra quelques années plus tard en héros. Mais héros de quoi, au juste ? Notre mémoire collective mériterait qu’on se penche davantage sur cette période riche en événements.
— Paul Mottet, professeur en sciences politiques, cégep de l’Abitibi-Témiscamingue
Les racines des souverainistes
L’auteur oublie un élément fondamental des conséquences de 1837. L’armée britannique, en écrasant la démocratie, a fait émerger un mouvement en faveur de la souveraineté du Canada. Or, il y avait alors deux Canada, le Bas et le Haut. Une victoire en 1837 n’aurait pas donné la même Union que celle de 1841, que Papineau abhorrait. Et c’est 1841 qui a fini par créer les racines du mouvement souverainiste québécois.
— Claude Ferland
Oui, ils étaient souverainistes
Il y a des limites à falsifier les faits historiques afin de faire valoir ses positions politiques. Les Patriotes voulaient faire du Bas-Canada un pays, car donner au parlement élu par la population (majoritairement francophone) d’un territoire un gouvernement responsable est la définition de la souveraineté. Il y a un courant historique à ce mouvement, il n’est pas apparu avec les baby-boomers. Qu’on le nomme Nouvelle-France, Province of Quebec, Bas-Canada, Canada-Est, et puis finalement province de Québec, ce territoire (plaine du Saint-Laurent et ses affluents) avec une population ayant une histoire et une culture propre est une nation. 
À écouter M. Pelley, Georges Washington ne voulait pas faire l’indépendance des États-Unis : il ne voulait que cesser de payer des taxes pour son thé !
— Yvan Lavoie, Montreal 
Un passe-partout idéologique
Votre rappel du caractère non-racial de la rébellion de 1837 ne résout pas entièrement la question. Les souverainistes répètent la même chose, mais en évoquant, jusqu’à l’incantation, la naissance chez les Patriotes de l’idée républicaine. Celle-ci, qui prend son inspiration dans la révolution américaine soixante années plus tôt, n’a pourtant pas de commune mesure avec cette dernière. L’idée républicaine dans les colonies anglaises prenait sa source chez les whigsanglais et s’adossait à une opinion largement partagée dans les journaux et les pamphlets fort nombreux, les institutions et les élites. Au Bas-Canada, l’opinion n’était pas vraiment agitée par l’idée républicaine, mais par le dégoût, comme vous le dites, de la clique du Château et l’adoration pour quelques chefs, dont Papineau. L’idée républicaine au Bas-Canada est demeurée superficielle et de courte durée (1833-1837), un artifice rhétorique plutôt qu’un programme. Le « républicanisme fondateur » des Patriotes est un fantasme tardivement apparu dans le rétroviseur des souverainistes québécois, partis à la poursuite d’un passe-partout idéologique vers le futur.
— Jacques St-Cyr
Une vision tronquée
La vision souverainiste des patriotes incarnée par Falardeau est fausse. Contrairement à l’antagonisme anglais-français qu’il voudrait bien mettre de l’avant, la rébellion de 1837 oppose bien davantage des éléments progressistes (tant anglophones que francophones) aux forces coloniales de l’Empire britannique. Tout comme la rébellion américaine a pris naissance sur une contestation d’une taxe sur le thé à Boston, et aux cris de « No taxation without representation »1, le mouvement de 1837 s’est construit sur le rejet d’une taxe britannique sur tous les produits d’importation (nombreux dans la colonie). Ce n’est pas pour rien que l’image typique du « patriote » le représente habillé d’étoffes du pays (à la suite d’un boycott des tissus d’importation).
Il y avait des nombreux anglophones parmi les « patriotes », dont Robert Nelson. Ce député et membre du Parti patriote résuma ainsi les grandes lignes de son mouvement : « Les citoyens auront les mêmes droits, ce sera la séparation de l’Église et de l’État, et l’abolition du régime seigneurial, la peine de mort ne s’appliquera que dans le cas de meurtre ; la presse sera libre ; les élections se feront au vote secret et on se servira des langues française et anglaise dans toutes les matières publiques ».2
Est-ce étonnant que le clivage sur ces valeurs ne soit pas linguistique, mais d’intérêt ? Ainsi l’évêque Lartigue (tout francophone fût-il) n’appréciait pas l’anticléricalisme des Patriotes, et leur refusa la sépulture ecclésiastique.3
Finalement, la rébellion s’étendait aussi au Haut-Canada  et les représailles furent plus terribles. Même si le Haut-Canada était moins populeux, il y aura 17 exécutions et 130 déportations (pour 12 exécutions et 50 déportations pour le Bas-Canada).4 On est loin du conflit entre francophones et « méchants Anglais » de Falardeau.
— Michel Bellemare
Références 
(1) fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Nelson 
(2) Déclaration d’indépendance de la République du Bas-Canada (28 février 1838) 
(3) Jacques Lacoursière, Une histoire du Québec, Édition Septentrion, p. 99 
(4) Jacques Lacoursière, Une histoire du Québec, Édition Septentrion, p. 100


2015-06-05 15:34