Nathalie Collard
Le Jeudi 11 août 2011 | Mise en ligne à 9h33
Hier matin, je posais quelques questions à propos de la mince frontière entre l’information et la plogue suite à l’ouverture du restaurant Laurier Gordon Ramsay (feu Laurier BBQ), repris par une équipe à laquelle s’est associée le chef-vedette Gordon Ramsay.
Le blogue a soulevé un véritable débat autant chez les journalistes que chez les blogueurs et les lecteurs qui consultent les médias, les blogues et les médias sociaux. Toute la journée, j’ai reçu des commentaires et des questions fort pertinentes que j’ai envie de partager avec vous aujourd’hui.
Parlons tout d’abord de la réaction des blogueurs, influenceurs et autres experts en médias sociaux qui se sont multipliés au cours des dernières années. La plupart d’entre eux tombent des nues et ne comprennent même pas qu’on puisse se questionner sur la conduite à adopter sur les différents médias sociaux. Leur étonnement m’étonne. Visiblement, ils ne comprennent rien à la nature du travail journalistique et ne voient aucun problème à ce que tout le monde (journalistes, blogueurs, commentateurs) nagent dans la même grande baignoire de la confusion des genres. Où est le problème, me demandent-ils? (il y a, cela dit, des exceptions. je pense entre autres au superbe blogue La Pantry de Eve Martel sur lequel on peut trouver une «politique éditoriale» qui avise le lecteur des règles de conduite que la blogueuse s’est imposée.)
Le problème, il me semble, c’est de ne plus savoir à qui on a affaire. À un observateur objectif (le journaliste professionnel) ou a un influenceur enthousiaste qui ploguera tous les produits qu’on lui enverra, tous les endroits où il sera gracieusement invité, etc. La distinction est importante.
Cela dit, plusieurs lecteurs éclairés m’ont demandé quelle était la différence entre le blogueur enthousiaste et le journaliste professionnel qui participe, par exemple, à un «junket» cinéma, ces voyages payés par la compagnie de distribution et qui permettent de rencontrer les acteurs et le réalisateur d’un film. Bonne question. Je dirais que la première distinction est que les médias sérieux indiquent à la fin d’un texte que le voyage a été payé par l’entreprise. Le lecteur est donc informé. Ensuite, on essaie souvent, lorsque c’est possible et que les ressources sont disponibles, d’affecter un journaliste différent au pré-papier et à la critique, question de conserver une certaine distance. Appelons ça un mal nécessaire. Sans compter que le travail du journaliste est soumis en tout temps à des règles déontologiques. J’ajouterais, comme je l’ai écrit hier à plusieurs d’entre vous, que vous ne lirez jamais un critique cinéma comme mon respecté collègue Marc-André Lussier par exemple, tweeter en direct d’une première de film québécois. C’est un exemple parmi d’autres.
Un autre lecteur me demandait si je ne faisais pas moi-même de la plogue lorsque j’écrivais sur Twitter, comme je l’ai fait plus tôt cette semaine lorsque j’ai écrit qu’il ne fallait pas manquer Anderson Cooper en direct de la Somalie sur CNN? Anderson Cooper n’a rien à vendre mais CNN n’est pas gratuit, il faut payer pour pouvoir le regarder et les nouveaux abonnés génèrent des revenus pour l’entreprise. Vu comme ça, mon commentaire peut être vu comme une plogue, me disait ce lecteur. Je trouve ce commentaire intéressant parce qu’il s’attaque à une des questions soulevées par l’utilisation des médias sociaux: Twitter et Facebook, pour ne nommer que ceux-là, sont des outils très conviviaux et les journalistes sont eux aussi tenté de partager leurs coups de coeur (restos, lectures, sorties, voyages, etc) avec les lecteurs. Où faut-il tracer la ligne? Est-ce que les journalistes devraient s’abstenir de tout commentaire personnel? Je vous disais que la plupart de mes collègues se posent la question et que la majorité des salles de rédaction de la planète ont adopté, au cours de la dernière année, des politiques en regard aux médias sociaux, politiques qui vont de l’interdiction formelle aux conseils plus larges du genre (servez-vous de votre tête et n’écrivez pas de niaisieries). J’ajouterais qu’à mon avis, il y a une grande différence entre exprimer un coup de coeur gratuitement pour un livre, un film ou un resto ou exprimer un coup de coeur alors qu’on a été invité à découvrir un lieu ou participer à un événement à titre de professionnel.
Parlons tout d’abord de la réaction des blogueurs, influenceurs et autres experts en médias sociaux qui se sont multipliés au cours des dernières années. La plupart d’entre eux tombent des nues et ne comprennent même pas qu’on puisse se questionner sur la conduite à adopter sur les différents médias sociaux. Leur étonnement m’étonne. Visiblement, ils ne comprennent rien à la nature du travail journalistique et ne voient aucun problème à ce que tout le monde (journalistes, blogueurs, commentateurs) nagent dans la même grande baignoire de la confusion des genres. Où est le problème, me demandent-ils? (il y a, cela dit, des exceptions. je pense entre autres au superbe blogue La Pantry de Eve Martel sur lequel on peut trouver une «politique éditoriale» qui avise le lecteur des règles de conduite que la blogueuse s’est imposée.)
Le problème, il me semble, c’est de ne plus savoir à qui on a affaire. À un observateur objectif (le journaliste professionnel) ou a un influenceur enthousiaste qui ploguera tous les produits qu’on lui enverra, tous les endroits où il sera gracieusement invité, etc. La distinction est importante.
Cela dit, plusieurs lecteurs éclairés m’ont demandé quelle était la différence entre le blogueur enthousiaste et le journaliste professionnel qui participe, par exemple, à un «junket» cinéma, ces voyages payés par la compagnie de distribution et qui permettent de rencontrer les acteurs et le réalisateur d’un film. Bonne question. Je dirais que la première distinction est que les médias sérieux indiquent à la fin d’un texte que le voyage a été payé par l’entreprise. Le lecteur est donc informé. Ensuite, on essaie souvent, lorsque c’est possible et que les ressources sont disponibles, d’affecter un journaliste différent au pré-papier et à la critique, question de conserver une certaine distance. Appelons ça un mal nécessaire. Sans compter que le travail du journaliste est soumis en tout temps à des règles déontologiques. J’ajouterais, comme je l’ai écrit hier à plusieurs d’entre vous, que vous ne lirez jamais un critique cinéma comme mon respecté collègue Marc-André Lussier par exemple, tweeter en direct d’une première de film québécois. C’est un exemple parmi d’autres.
Un autre lecteur me demandait si je ne faisais pas moi-même de la plogue lorsque j’écrivais sur Twitter, comme je l’ai fait plus tôt cette semaine lorsque j’ai écrit qu’il ne fallait pas manquer Anderson Cooper en direct de la Somalie sur CNN? Anderson Cooper n’a rien à vendre mais CNN n’est pas gratuit, il faut payer pour pouvoir le regarder et les nouveaux abonnés génèrent des revenus pour l’entreprise. Vu comme ça, mon commentaire peut être vu comme une plogue, me disait ce lecteur. Je trouve ce commentaire intéressant parce qu’il s’attaque à une des questions soulevées par l’utilisation des médias sociaux: Twitter et Facebook, pour ne nommer que ceux-là, sont des outils très conviviaux et les journalistes sont eux aussi tenté de partager leurs coups de coeur (restos, lectures, sorties, voyages, etc) avec les lecteurs. Où faut-il tracer la ligne? Est-ce que les journalistes devraient s’abstenir de tout commentaire personnel? Je vous disais que la plupart de mes collègues se posent la question et que la majorité des salles de rédaction de la planète ont adopté, au cours de la dernière année, des politiques en regard aux médias sociaux, politiques qui vont de l’interdiction formelle aux conseils plus larges du genre (servez-vous de votre tête et n’écrivez pas de niaisieries). J’ajouterais qu’à mon avis, il y a une grande différence entre exprimer un coup de coeur gratuitement pour un livre, un film ou un resto ou exprimer un coup de coeur alors qu’on a été invité à découvrir un lieu ou participer à un événement à titre de professionnel.
À lire les réactions suscitées hier, je vois bien que la question est loin d’être tranchée et que nous n’avons pas fini de nous poser des questions. On en reparlera sûrement au cours de l’année.
source -> http://blogues.cyberpresse.ca/ vi@ -> http://taxibrousse.wordpress.com/
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un autre cas flagrant vu sur http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/ :
si oui ... est-il armé? a t'il les vêtements propres?
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maj.: 16 août 2011
;-)
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maj.: 22 août 2011
dans le cas particulier d'internet, il est probablement plus approprié de parler de «sock puppet»
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un autre cas flagrant vu sur http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/ :
«FrankyB a posté un lien en direction du site LIBERTARIEN reason.comcomment savoir si c'est un «false flag»
N’allez pas sur ce site, il est dangereux et il est contrôlé par des imbécile (majoritairement américains et majoritairement blanc), des extrémistes, des malades mentaux… bref des libertariens!
Il faut absolument dénoncer les libertariens, ils sont devenu des groupes très importants. C’est la raison pour laquelle plusieurs commentateurs sur le (très sérieux) blogue de Richard Hétu vont prendre le temps de ridiculiser et dénigrer les libertariens qui sont non seulement stupide, réactionnaire et borné… mais en plus… DE DROITE!»
si oui ... est-il armé? a t'il les vêtements propres?
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maj.: 16 août 2011
;-)
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maj.: 22 août 2011
dans le cas particulier d'internet, il est probablement plus approprié de parler de «sock puppet»