La Presse
Publié le 09 juillet 2011 à 06h00 | Mis à jour à 06h00
J'ai fait tiquer des lecteurs en écrivant que si le projet souverainiste s'affaissait, il n'y avait plus de raison de se définir comme fédéralistes. L'affirmation mérite sans doute plus d'explications.
Mon point de départ, c'est qu'on entre dans une phase nouvelle, que j'appelle l'ère de la post-souveraineté. Cela amène une foule de changements, un déplacement du débat politique, un réalignement des forces. Cela bouscule également une foule d'habitudes enracinées depuis des décennies. Cela aura donc un effet sur notre vocabulaire politique, notamment sur le sens du mot fédéraliste.
Prenons un exemple simple. Le président américain Barack Obama dirige la plus importante fédération de la planète, bien décrite par son nom: États-Unis d'Amérique. Et pourtant, il ne se promène pas en se décrivant comme fédéraliste. Tout simplement parce que ce n'est pas en fonction de cela que s'articule le débat politique aux États-Unis.
Au Canada, et surtout au Québec, à partir de la fin des années 60, le projet de sécession a imposé un réalignement des forces. Le débat gauche-droite entre le Parti libéral et l'Union nationale a cédé la place à un affrontement entre deux coalitions dont le ciment était l'adhésion à une option constitutionnelle, pour ou contre la souveraineté. Ceux qui s'opposaient à la sécession devaient appuyer les libéraux, ils n'avaient pas d'autre choix, ceux qui souhaitaient la souveraineté se regroupaient plus ou moins confortablement autour du PQ.
Ce réalignement a eu un effet sémantique. Partout dans le monde, le terme fédéraliste décrit un partisan d'un système fédéral, par opposition à un État unitaire, et donc en général, un partisan de la décentralisation des pouvoirs.
Au Canada, le terme de fédéraliste a pris un tout autre sens pour décrire les partisans de l'unité canadienne. Et paradoxalement, dans bien des cas, ceux qui se définissaient avec le plus de vigueur comme fédéralistes étaient ceux qui ne l'étaient pas, ceux qui rêvaient d'un État central fort.
Voilà pourquoi, si la souveraineté cesse d'être un projet réaliste, capable de s'imposer, il sera de moins en moins nécessaire pour ses adversaires de se regrouper en fonction de leur opposition à cette option. D'autres clivages apparaitront, et nous redeviendrons une société normale avec une droite et une gauche. Graduellement, les mots reprendront leur sens, et le mot fédéraliste pourra difficilement rester un synonyme de défenseur de l'unité canadienne.
Le véritable défi de ceux qui croient que c'est une bonne chose que le Québec maintienne son lien avec le reste du Canada, ce ne sera plus de combattre la souveraineté, mais plutôt de s'attaquer à l'indifférence manifestée par bien des Québécois à l'égard du pays dont ils font partie.
Cela crée un vide, qui en étourdit certains. On se dit qu'il n'est pas possible de n'être rien, ni fédéraliste, ni souverainiste. Que sans étiquette constitutionnelle claire, on ne pourra pas gérer des dossiers où les gouvernements fédéral et provinciaux s'opposent, comme la péréquation ou la Commission des valeurs mobilières. Ce n'est pas vrai.
D'abord, parce qu'il y a des constantes politiques. Dans les fédérations, les tensions entre le gouvernement central et les gouvernements régionaux sont normales. Les gouvernements du Québec, peu importe leur couleur, cherchent d'abord à défendre les intérêts du Québec, et sont invariablement en faveur d'une décentralisation accrue. Le fait de refuser une étiquette traditionnelle n'y changera rien.
On peut d'ailleurs constater que d'autres provinces peuvent avoir des résultats très musclés avec Ottawa, comme Terre-Neuve ou l'Alberta, sans avoir le genre de débat constitutionnel qu'a connu le Québec.
La plupart des problèmes peuvent être résolus sans avoir besoin d'adhérer à une doctrine sur l'avenir de la fédération, sans se demander chaque fois s'il faut rester ou partir, sans avoir à transformer tous les affrontements en batailles existentielles.
source -> http://www.cyberpresse.ca/
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«ASSIMILATION FULGURANTE»:
MADELEINE MEILLEUR RÉPLIQUE À GILLES DUCEPPE
Par Madeleine Meilleur – Semaine du 25 juillet au 31 juillet 2011
(Dans une lettre datée du 14 juillet, la ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Madeleine Meilleur, réagit à des propos tenus sur les ondes de Radio-Canada le 22 juin par l’ancien chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe. Selon le site Web de Radio-Canada, M. Duceppe a lancé un avertissement aux Québécois: «plus que jamais, il faut que la souveraineté se fasse, sinon, c’est l’assimilation. Si les Québécois et Québécoises ne bougent pas, d’ici 15 ans, inévitablement, on sera sur la même pente que les Franco-Canadiens et les Acadiens. C’est une assimilation fulgurante.» Il s’agissait de la première entrevue télévisée accordée par M. Duceppe depuis la cuisante défaite de son parti aux élections fédérales du 2 mai.)
Je tiens à réagir aux propos que vous avez récemment tenus à l’émission 24 heures en 60 minutes sur Radio-Canada au sujet de l’assimilation des francophones hors Québec.
Ceux-ci m’ont rappelé à quel point la réalité franco-ontarienne, celle qui se vit en 2011, gagne à être connue et reconnue. Je m’adresse aujourd’hui particulièrement à nos amis(es) et voisins(es) Québécois et Québécoises afin de leur dire que les Franco-Ontariennes et les Franco-Ontariens ont un présent et un avenir bien plus attrayants que vous ne le prétendez.
Voilà 400 ans que les francophones sont présents en Ontario. Aujourd’hui, le fait français a pris toute sa place en Ontario. Selon le recensement de 2006 de Statistique Canada, la communauté francophone de l’Ontario est composée de 582 690 personnes, soit 4,8% de la population totale de la province. Ce taux n’a fait qu’augmenter depuis 1991.
Depuis ma nomination comme ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario en 2003, je me suis engagée à assurer l’épanouissement de la communauté franco-ontarienne sur les plans social, culturel, économique et politique. Élément clé de ce développement, les francophones de l’Ontario ont accès à l’éducation en langue française de la maternelle au niveau postsecondaire.
Pour l’année scolaire 2009-2010, les 12 conseils scolaires de langue française ont obtenu un financement de 1,21 milliard $, soit le plus gros montant jamais consacré par la province à l’éducation en langue française. Par ailleurs, depuis 2003-2004, le ministère de la Formation, des Collèges et des Universités de l’Ontario a investi plus de 500 millions $, ce qui représente une hausse de 64 % sur 8 ans.
De plus, selon une étude réalisée par l’Institut de la statistique du Québec en février 2010, le taux d’obtention d’un diplôme universitaire est plus élevé chez les Franco-Ontariens que chez les Anglo-Ontariens et les Franco-Québécois. Il ne faut pas oublier qu’un grand nombre de Québécois et Québécoises choisissent de poursuivre leurs études en français dans l’un de nos trois collèges francophones ou l’une de nos six universités francophones ou bilingues, reconnaissant ainsi la qualité de l’enseignement postsecondaire prodigué ici.
D’ailleurs, le journal Le Droit relatait récemment les cas de résidents de l’Outaouais qui se voyaient refuser un emploi au gouvernement du Québec pour avoir étudié en français en Ontario.
En 1984, la Loi sur les tribunaux judiciaires a reconnu le statut officiel du français dans les cours provinciales de l’Ontario.
De plus, la Loi sur les services en français, adoptée en 1986, reconnaît l’apport du patrimoine francophone et garantit au public le droit de recevoir des services gouvernementaux en français dans 25 régions désignées de la province. Le Commissariat aux services en français, que nous avons créé en 2007, y veille. De plus, TFO Groupe Média, disponible aussi au Québec, au Nouveau-Brunswick et au Manitoba, a obtenu sa pleine autonomie en 2008 et est une institution phare pour la francophonie ontarienne.
Comme vous pouvez le constater, les Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes vivent un présent à leur image et, chaque jour, mettent l’accent sur leur avenir en se mobilisant au sein de centaines d’organismes et d’associations qui font la promotion de leurs droits, de leur culture et de leur identité.
Ainsi, l’Ontario français fête son identité à travers des célébrations telles que le 25 septembre, Jour officiel des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes, et grâce à de nombreux festivals permettant d’apprécier la culture franco-ontarienne et la maturité de personnalités et d’artistes comme Daniel Poliquin, Damien Robitaille, Andrea Lindsay ou Véronic DiCaire. Il me ferait plaisir de vous inviter à participer aux prochaines éditions du Festival franco-ontarien d’Ottawa, de la Franco-Fête de Toronto et du Salon du livre de Sudbury, entre autres.
Forts de leurs progrès constants, les francophones de l’Ontario envisagent certes leur avenir avec bien plus d’optimisme que vous. Appuyés par leurs amis(es) du Québec, du Canada et de tous les pays francophones, ils se joignent à moi et à tous les Ontariens et Ontariennes pour vous dire que le français, ici en Ontario, est bien vivant et en santé.
Le slogan de la province de l’Ontario est «Tant à découvrir» et je souhaite donc que ma démarche favorise une meilleure connaissance de l’Ontario et de la francophonie ontarienne afin d’engendrer des rapprochements significatifs et porteurs entre les francophones de l’Ontario, du Québec et du Canada.
Je tiens à réagir aux propos que vous avez récemment tenus à l’émission 24 heures en 60 minutes sur Radio-Canada au sujet de l’assimilation des francophones hors Québec.
Ceux-ci m’ont rappelé à quel point la réalité franco-ontarienne, celle qui se vit en 2011, gagne à être connue et reconnue. Je m’adresse aujourd’hui particulièrement à nos amis(es) et voisins(es) Québécois et Québécoises afin de leur dire que les Franco-Ontariennes et les Franco-Ontariens ont un présent et un avenir bien plus attrayants que vous ne le prétendez.
Voilà 400 ans que les francophones sont présents en Ontario. Aujourd’hui, le fait français a pris toute sa place en Ontario. Selon le recensement de 2006 de Statistique Canada, la communauté francophone de l’Ontario est composée de 582 690 personnes, soit 4,8% de la population totale de la province. Ce taux n’a fait qu’augmenter depuis 1991.
Depuis ma nomination comme ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario en 2003, je me suis engagée à assurer l’épanouissement de la communauté franco-ontarienne sur les plans social, culturel, économique et politique. Élément clé de ce développement, les francophones de l’Ontario ont accès à l’éducation en langue française de la maternelle au niveau postsecondaire.
Pour l’année scolaire 2009-2010, les 12 conseils scolaires de langue française ont obtenu un financement de 1,21 milliard $, soit le plus gros montant jamais consacré par la province à l’éducation en langue française. Par ailleurs, depuis 2003-2004, le ministère de la Formation, des Collèges et des Universités de l’Ontario a investi plus de 500 millions $, ce qui représente une hausse de 64 % sur 8 ans.
De plus, selon une étude réalisée par l’Institut de la statistique du Québec en février 2010, le taux d’obtention d’un diplôme universitaire est plus élevé chez les Franco-Ontariens que chez les Anglo-Ontariens et les Franco-Québécois. Il ne faut pas oublier qu’un grand nombre de Québécois et Québécoises choisissent de poursuivre leurs études en français dans l’un de nos trois collèges francophones ou l’une de nos six universités francophones ou bilingues, reconnaissant ainsi la qualité de l’enseignement postsecondaire prodigué ici.
D’ailleurs, le journal Le Droit relatait récemment les cas de résidents de l’Outaouais qui se voyaient refuser un emploi au gouvernement du Québec pour avoir étudié en français en Ontario.
En 1984, la Loi sur les tribunaux judiciaires a reconnu le statut officiel du français dans les cours provinciales de l’Ontario.
De plus, la Loi sur les services en français, adoptée en 1986, reconnaît l’apport du patrimoine francophone et garantit au public le droit de recevoir des services gouvernementaux en français dans 25 régions désignées de la province. Le Commissariat aux services en français, que nous avons créé en 2007, y veille. De plus, TFO Groupe Média, disponible aussi au Québec, au Nouveau-Brunswick et au Manitoba, a obtenu sa pleine autonomie en 2008 et est une institution phare pour la francophonie ontarienne.
Comme vous pouvez le constater, les Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes vivent un présent à leur image et, chaque jour, mettent l’accent sur leur avenir en se mobilisant au sein de centaines d’organismes et d’associations qui font la promotion de leurs droits, de leur culture et de leur identité.
Ainsi, l’Ontario français fête son identité à travers des célébrations telles que le 25 septembre, Jour officiel des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes, et grâce à de nombreux festivals permettant d’apprécier la culture franco-ontarienne et la maturité de personnalités et d’artistes comme Daniel Poliquin, Damien Robitaille, Andrea Lindsay ou Véronic DiCaire. Il me ferait plaisir de vous inviter à participer aux prochaines éditions du Festival franco-ontarien d’Ottawa, de la Franco-Fête de Toronto et du Salon du livre de Sudbury, entre autres.
Forts de leurs progrès constants, les francophones de l’Ontario envisagent certes leur avenir avec bien plus d’optimisme que vous. Appuyés par leurs amis(es) du Québec, du Canada et de tous les pays francophones, ils se joignent à moi et à tous les Ontariens et Ontariennes pour vous dire que le français, ici en Ontario, est bien vivant et en santé.
Le slogan de la province de l’Ontario est «Tant à découvrir» et je souhaite donc que ma démarche favorise une meilleure connaissance de l’Ontario et de la francophonie ontarienne afin d’engendrer des rapprochements significatifs et porteurs entre les francophones de l’Ontario, du Québec et du Canada.
source -> http://www.lexpres.to
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VOTEZ POUR LE PQ SINON...
Appel à la terreur
[1] Les arguments déployés par les partisans du PQMarois, de ce temps-ci, c’est de dire qu’il y a urgence de se débarrasser du gouvernement Charest et que si nous ne le faisons pas ce sera la "louisianisation" des québécois à plus ou moins brève échéance.
[2] Autrement dit, ils nous demandent de choisir la peste contre le choléra. De continuer à vivre dans la dépendance provinciale en attendant le grand soir d’un 3e référendum dans la semaine des 4 jeudis et d’agir comme un gouvernement provincial prétendument "souverainiste" entre temps. Un genre de schizophrénie politique.
[3] En logique, on appelle cela un "appel à la terreur" ou un appel à la peur : "si vous ne votez pas pour moi, vous en subirez les conséquences". Voir ici :http://fr.wikipedia.org/wiki/Sophisme
[4] "Vous ne votez pas pour votre liberté. Vous allez voter pour éviter un sort pire que ce qui existe présentement". "Faites-nous confiance et on va vous éviter le pire". Quand j’entends cela, je sors de mes gonds.
[5] C’est un peu comme faire confiance aux policiers juifs engagés par les Allemands dans les ghettos de Varsovie ou de Carcovie. "Faites ce qu’on vous dit et vous allez survivre". "On restera dans le ghetto, mais on va vous apporter des oranges".
[6] L’autre argument c’est de dire que le "rapport de forces ne nous est pas favorable". Combien de fois l’ai-je entendu au PQ ? Des centaines et des centaines de fois répétées sans cesse par la droite du parti "pour ne pas brusquer les choses", "pour ne pas faire trop de vagues", pour "éviter des représailles pires" etc. De la boulechite de A à Z.
[7] Tout cela pour permettre aux policiers juifs et aux collabos de maintenir leur pouvoir sur les Juifs, les empêcher de se révolter et les obliger à se soumettre au sort qui les attendait en arrivant à destination. Tout cela pour permettre à une nouvelle génération de politiciens professionnels du PQ d’étirer leur temps de glace sur la patinoire provinciale en attendant que le "rapport de forces" soit favorable, dans la semaine...des 4 jeudis. Le nouveau tyran c’est le "rapport de forces favorable".
[8] C’est complètement minable. Il y a vraiment des niveaux où je refuse de m’abaisser.
Pierre Cloutier
[2] Autrement dit, ils nous demandent de choisir la peste contre le choléra. De continuer à vivre dans la dépendance provinciale en attendant le grand soir d’un 3e référendum dans la semaine des 4 jeudis et d’agir comme un gouvernement provincial prétendument "souverainiste" entre temps. Un genre de schizophrénie politique.
[3] En logique, on appelle cela un "appel à la terreur" ou un appel à la peur : "si vous ne votez pas pour moi, vous en subirez les conséquences". Voir ici :http://fr.wikipedia.org/wiki/Sophisme
[4] "Vous ne votez pas pour votre liberté. Vous allez voter pour éviter un sort pire que ce qui existe présentement". "Faites-nous confiance et on va vous éviter le pire". Quand j’entends cela, je sors de mes gonds.
[5] C’est un peu comme faire confiance aux policiers juifs engagés par les Allemands dans les ghettos de Varsovie ou de Carcovie. "Faites ce qu’on vous dit et vous allez survivre". "On restera dans le ghetto, mais on va vous apporter des oranges".
[6] L’autre argument c’est de dire que le "rapport de forces ne nous est pas favorable". Combien de fois l’ai-je entendu au PQ ? Des centaines et des centaines de fois répétées sans cesse par la droite du parti "pour ne pas brusquer les choses", "pour ne pas faire trop de vagues", pour "éviter des représailles pires" etc. De la boulechite de A à Z.
[7] Tout cela pour permettre aux policiers juifs et aux collabos de maintenir leur pouvoir sur les Juifs, les empêcher de se révolter et les obliger à se soumettre au sort qui les attendait en arrivant à destination. Tout cela pour permettre à une nouvelle génération de politiciens professionnels du PQ d’étirer leur temps de glace sur la patinoire provinciale en attendant que le "rapport de forces" soit favorable, dans la semaine...des 4 jeudis. Le nouveau tyran c’est le "rapport de forces favorable".
[8] C’est complètement minable. Il y a vraiment des niveaux où je refuse de m’abaisser.
Pierre Cloutier
source -> http://www.vigile.net