Rolling Stone, creuset de l’enquête rock’n’roll (?)



















Rinny Gremaud

Le légendaire magazine américain cultive depuis les années 70 un journalisme de terrain à la subjectivité revendiquée

On a peine à le croire aujourd’hui, à la lumière des conséquences, mais le général McChrystal a bien relu toutes ses citations avant la publication de son portrait dans le magazine Rolling Stone. Il ne s’est opposé à rien. Il n’a demandé ni report, ni annulation de parution. Eric Bates, le rédacteur en chef du légendaire magazine américain, pouvait donc afficher une conscience professionnelle impeccable sur toutes les chaînes de télévision où, mardi soir, il était invité à s’expliquer.

source -> http://www.letemps.ch

D'autres généraux limogés en pleine guerre

Agence France-Presse

Limoger un général en chef en pleine guerre est un fait rare mais pas sans précédent dans l'histoire américaine. Plusieurs présidents ont franchi le pas fatidique, faute de confiance envers leur responsable militaire.

1. Le président Abraham Lincoln et le général George McClellan

Abraham Lincoln est le premier à devoir se séparer de son chef militaire, pendant la guerre de Sécession qui oppose Nord et Sud des États-Unis. George McClellan, général en chef depuis 1861, se révèle trop prudent. Il surestime systématiquement les forces sudistes et rechigne à engager ses troupes contre les confédérés qui encerclent Washington. Il est par ailleurs contre l'émancipation des esclaves et voit dans le président un «babouin bien pensant». Lincoln le démet de ses fonctions de général en chef en mars 1862.

2. Le président Harry Truman et le général Douglas MacArthur

Le général Douglas MacArthur, légende de la Seconde Guerre mondiale, est nommé commandant des forces de l'ONU après l'invasion de la Corée du Sud par la Corée du Nord en juin 1950. Il réussit dans un premier temps à repousser les Nord-Coréens au-delà du 38e parallèle. Face à l'entrée en guerre de la Chine aux côtés du Nord, MacArthur juge l'approche de Washington trop timide. Il ignore une proposition de cessez-le-feu que Truman lui envoie le 20 mars 1951 pour au contraire fixer un ultimatum à la Chine. Le président voit rouge. «Jamais je n'étais sorti des mes gonds comme ça». Quelques jours plus tard, McArthur envoie au Congrès une lettre critiquant Truman, qui finit par renvoyer le général le 11 avril.

3. Les généraux Westmoreland, Casey et Mckiernan

Après avoir commandé les forces américaines au Vietnam de 1964 à 1968, le général William Westmoreland est élevé au rang de chef d'état-major de l'armée, une façon de lui faire payer les conséquences de l'offensive du Têt.

Le général George Casey, actuel chef d'état-major de l'armée, a été remplacé par le général David Petraeus en Irak en 2006 alors que le pays semblait sombrer dans une spirale de violence et le chaos.

En Afghanistan, le général David McKiernan avait été remplacé par Stanley McChrystal au nom d'une «nouvelle approche» de l'administration Obama entrée en fonctions en janvier 2009.

source -> http://www.cyberpresse.ca
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McChrystal s'opposait à un retrait de ses troupes

Agence France-Presse

La démission du général américain Stanley McChrystal de ses fonctions de chef des troupes de l'OTAN en Afghanistan tient non seulement à ses propos dans la presse mais également à un briefing très critique, selon le journal britannique The Independent on Sunday.

Quelques jours avant son départ, le général avait dressé à des ministres de la Défense de pays de l'OTAN un bilan très sombre de la situation afghane. Dans des documents militaires confidentiels, McChrystal les avait avertis qu'il ne fallait attendre aucun progrès dans les six mois à venir, mettant ainsi en doute la possibilité d'entamer le retrait des troupes américaines dès juillet 2011, comme le veut le président américain Barack Obama.

Seule une fraction des régions essentielles à la sécurisation à long terme de l'Afghanistan sont «sûres» et une petite proportion des forces afghanes sont «efficaces», disait le général, selon le journal britannique.

Le chef dénonçait un gouvernement afghan «inefficace et discrédité» et l'échec du Pakistan à «juguler le soutien dont bénéficie la rébellion».

C'est ce briefing, et non seulement les propos dans la presse du général, qui a conduit le président Obama à accepter sa démission, selon l'Independent, qui cite des «sources informées».

Le constat établi par McChrystal s'opposait en effet de front à la volonté du numéro un américain de commencer à rappeler les troupes dans l'année à venir.

source -> http://www.cyberpresse.ca




















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Les douze travaux de Petraeus

Agence France-Presse
Kaboul


En prenant la tête des forces internationales en Afghanistan, le général David Petraeus va devoir s'atteler à des défis de taille: conduire l'offensive dans le sud, convaincre les Afghans de sa bonne volonté, mais aussi gérer les relations avec un président Hamid Karzaï dont l'étoile ne cesse de pâlir en Occident.

La personnalité du chef de l'État, et la question de sa «fiabilité» comme partenaire dans la guerre contre les talibans, font de plus en plus débat.

En cause, ses relations, parfois difficiles, avec Washington, ainsi que sa politique de la main tendue aux talibans et au voisin pakistanais, doublées d'une inaction coupable en matière de lutte contre la corruption.

C'est dans ce contexte, que le secrétaire américain à la Défense Robert Gates refuse d'appeler «bourbier» malgré une opinion publique de plus en plus hostile, que le général Petraeus est arrivé vendredi à Kaboul.

Lors de sa première apparition publique samedi, il a appelé à «l'union des efforts» pour lutter contre l'insurrection. «Civils et militaires, Afghans et étrangers, nous faisons partie d'une même équipe avec une seule mission», a-t-il dit, soulignant que la coopération n'était «pas une option».

«Tout le monde sait que Karzaï poursuit un agenda personnel, notamment dans ses négociations avec le Pakistan et avec les talibans», estime le politologue afghan Haroun Mir. «Si les États-Unis restent passifs, cela pourrait porter préjudice à Washington», ajoute-t-il.

Après la révocation du général Stanley McChrystal pour des propos irrévérencieux à l'endroit de l'administration de M. Obama, le général Petraeus arrive au pire moment en Afghanistan.

Renforcées par 30 000 soldats supplémentaires, les troupes internationales ont lancé en février une vaste offensive à Marjah, un bastion taliban dans le sud.

L'opération a été qualifiée de «fiasco» par une partie de la presse américaine. Et les talibans reviennent aujourd'hui à Marjah malgré les moyens militaires et l'argent engagés.

L'OTAN est également lancée dans une vaste offensive à Kandahar, le berceau des talibans, mais son commandement a été obligé de différer le gros de l'opération de plusieurs semaines.

Parallèlement, les pertes des forces internationales atteignent un niveau inégalé depuis le début de la guerre, avec 102 soldats tués en juin. Ces pertes sont comparables à celles des forces étrangères prises dans le bourbier irakien aux pires heures du conflit en 2007.

Le général Petraeus a cherché mardi à rassurer sur le cours de la guerre, tout en admettant s'attendre à «de rudes combats» dans les prochains mois.

Il a également promis aux troupes de l'OTAN de revoir les règles d'engagement des soutiens aériens en cas d'attaque d'une unité au sol, que son prédécesseur avait rendues plus strictes pour épargner les civils. Des soldats s'étaient plaints d'être de facto plus vulnérables.

«Nous observons des progrès dans certains domaines au beau milieu du difficile combat en cours en Afghanistan», a déclaré récemment le général Petraeus.

Des observateurs estiment qu'il est toutefois plus apte que son prédécesseur à gérer les aspects politiques de la guerre.

«McChrystal était trop proche de Karzaï et ne pouvait pas le critiquer, même quand c'était nécessaire», estime Haroun Mir. «Petraeus sera plus agressif pour convaincre Karzaï qu'avancer tout seul ne marchera pas».

Le général McChrystal s'est fait apprécier des Afghans, notamment du président, en réussissant à faire diminuer les pertes civiles causées par les forces internationales.

«C'est là-dessus que les Afghans évalueront Petraeus», estime un diplomate occidental en poste à Kaboul.

source -> http://www.cyberpresse.ca/