Lhassa de Sela (1972-2010)
Le 1er janvier, vers 23h15, Lhasa, 37 ans, la Grande Prêtresse des âmes exaltées s'est envolée à Montréal après une longue lutte contre le putain de crabe.
J'ai eu le bonheur et le privilège de la côtoyer et je conserverai un souvenir impérissable de nos nuits à écouter Mano Solo et Bashung en buvant du thé au jasmin dans son appartement de l'Avenue du Parc ou le mien alors sur le Plateau.
Je vous laisse une captation de ce concert magique qu'elle a livré devant quelques dizaines d'amis le 10 avril dernier dans le loft du génial Pat Watson à Montréal. Un artiste et ami dont elle a également contribué au rayonnement.
source -> http://chezclaudeandre.blogspot.com
sur wikipédia -> Lhasa de Sela
2010-01-03 - Communiqué officiel - Décès de Lhasa
Communiqué officiel
Pour diffusion immédiate
Montréal, Québec, Canada le dimanche 3 janvier 2010
La chanteuse Lhasa De Sela est décédée à son domicile de Montréal pendant la soirée du 1er janvier 2010, un peu avant minuit.
Un cancer du sein qu’elle a combattu avec courage et détermination pendant plus de 21 mois l’aura finalement emportée.
Durant cette période difficile elle a continué à toucher la vie des gens qui l’entouraient avec la grâce, la beauté, et l’humour qui la caractérisaient.
Elle a aussi réussi à terminer l’enregistrement de son dernier album et à assurer son lancement sur scène au Théâtre Corona de Montréal et au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris. Les deux concerts donnés en Islande au mois de mai auront été les derniers où elle aura interprété ses vibrantes chansons.
Elle préparait une grande tournée internationale qui devait commencer à l’automne 2009 et qui a dû être annulée. Elle travaillait également sur un prochain album où elle voulait interpréter des chansons des grands artistes chiliens Victor Jara et Violeta Parra.
Lhasa De Sela est née le 27 septembre 1972 à Big Indian dans le nord de l’Etat de New-York.
Elle aura vécu une enfance originale, marquée par de longues périodes nomades avec ses parents et ses sœurs dans un bus à travers les Etats-Unis et le Mexique. Dans ce bus, les enfants improvisaient de petites pièces de théâtre devant les parents, soir après soir. Elle a grandi dans un univers qui lui a permis de découvrir le monde loin de la culture conventionnelle.
Lhasa est devenue plus tard l’exceptionnelle artiste que le monde entier a découvert avec La Llorona (1997), The Living Road (2003) et enfin Lhasa (2009). Ses trois albums se sont vendus à plus d’un million d’exemplaires à travers le monde.
Il est difficile de décrire sa présence scénique et sa voix unique qui ont contribué à en faire une icône dans plusieurs pays. Voici certains adjectifs qui ont été utilisés par des journalistes : passionnée, sensuelle, indomptable, douce, profonde, troublante, incantatoire, hypnotisante, feutrée, puissante, intense, millénaire.
Lhasa avait une façon unique de communiquer avec le public. Elle osait ouvrir son cœur sur scène ce qui permettait aux spectateurs de sentir une intime connexion, de se sentir en communion avec elle. Elle aura marqué profondément plusieurs personnes à travers les nombreuses villes et pays qu’elle aura visités.
Jules Beckman, un ami de longue date, a trouvé ces mots :
“We have always heard something ancestral coming through her. She has always spoken from the threshold between the worlds, outside of time
She has always sung of human tragedy and triumph, estrangement and seeking with
a Witness's wisdom. She has placed her life at the feet of the Unseen.»
Lhasa laisse dans le deuil son conjoint, Ryan, ses deux parents, Alejandro et Alexandra, sa belle-mère, Marybeth, ses 9 sœurs et frères (Gabriela, Samantha, Ayin, Sky, Miriam, Alex, Ben, Mischa et Eden), ses 16 neveux et nièces, son chat Isaan, ainsi que de très nombreux amis, musiciens et compagnons de travail qui l’ont accompagnée durant sa carrière, sans compter ses innombrables admirateurs à travers le monde.
La famille et les proches ont pu vivre leur deuil paisiblement depuis deux jours et ont énormément apprécié cette importante période d’intimité et de recueillement.
Les funérailles seront réservées à la sphère privée.
Il a neigé plus de 40 heures à Montréal depuis son départ.
source -> http://lhasadesela.com
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Tests erronés de dépistage du cancer du sein
Québec aurait fait la sourde oreille
source -> http://www.ledevoir.com
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Cancer du sein - Un doute s'installe...
MARIE-ANDRÉE CHOUINARD 7 janvier 2010
Le décès prématuré de la chanteuse Lhasa de Sela, infortunée perdante d'un combat contre le cancer du sein, attriste et surprend. Il déroute, notamment en raison de son jeune âge. Elle n'avait que 37 ans.
Voilà un visage connu qui soudainement émerge des traditionnelles statistiques jalonnant le cancer. Les avancées médicales, en matière de dépistage, diagnostic et traitement, ont permis de réduire le taux de mortalité de ce cancer, mais il fauche chaque année la vie de 5000 Canadiennes. Il s'agit du cancer le plus courant chez la femme; il demeure le plus dévastateur chez les plus jeunes.
Combinée à la disparition d'une artiste chouchoute, une toute nouvelle recommandation médicale américaine sur un dépistage plus précoce du cancer du sein sème le doute: le Québec, qui suggère la mammographie aux femmes de 50 ans et plus, opte-t-il véritablement pour la prévention la plus efficace?
Malheureusement, il est permis d'en douter. Les récents égarements dans le dossier des analyses erronées nous enseignent que: A) les consensus sont rares dans la contrée médicale, et qu'une étude peut tout à fait en contrecarrer une autre, sur le même sujet, laissant les patients pantois et désemparés; B) la direction politique encore trop confuse au ministère de la Santé n'a rien de rassurant pour la population, qui connaît la pugnacité du cancer; C) l'absence de normes claires et consensuelles crée un flou dans lequel se perdent même les médecins, qui ne réagiraient pas tous de la même manière devant le même cas médical. Bref, pas de quoi être parfaitement apaisés.
La toute dernière recommandation de l'American College of Radiology encourage donc la mammographie à compter de 40 ans (16 % des victimes de ce cancer sont âgées de 40 à 49 ans). Le Québec, lui, attend le sacro-saint consensus médical pour changer son fusil d'épaule; à ce jour, l'Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé (AETMIS) juge que les bénéfices du dépistage précoce ne sont pas suffisamment élevés.
L'agence énumère quelques inconvénients, qui pèsent — trop? — lourd dans la balance: la création d'anxiété néfaste chez les femmes examinées, de même que les risques associés à l'émission de radiations. L'argument le plus solide semble toutefois celui associé aux coûts, qu'un réseau de santé public comme celui du Québec doit en effet prendre en considération sans toutefois en faire une obsession... maladive.
En sommes-nous réduits à croiser les doigts et à fermer les yeux, espérant que notre système médical ait opté pour la bonne loterie-santé? Osons souhaiter qu'avec l'arrivée de technologies plus fines, telle la mammographie numérique, le dépistage se perfectionne. Exigeons aussi d'être convaincus que le premier argument guidant les recommandations médicales n'est pas celui des coûts, mais bien celui de la santé.
source -> http://www.ledevoir.com
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MAJ 26/03/11
publié dans le Journal de Montréal le 21 Mars