Un orgue Casavant pour la future salle de l'OSM

ISABELLE PARÉ
4 décembre 2009




Pour doter la future Adresse symphonique d'un orgue exceptionnel, l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM) a retenu les services du célèbre facteur d'orgues québécois Casavant frères, mais les mélomanes devront attendre au moins jusqu'en 2012 avant d'entendre résonner ses flûtes.

Un comité ad hoc créé par l'OSM pour présenter des recommandations quant à l'instrument approprié pour compléter sa nouvelle salle de concert a arrêté son choix sur la maison fondée en 1879 à Saint-Hyacinthe par la famille Casavant.

Mais le fameux orgue ne sera pas prêt à temps pour l'inauguration de la nouvelle salle de l'OSM, prévue à l'automne 2011, puisque les experts estiment à environ trois ans le temps nécessaire pour confectionner un instrument de cette envergure.

«Il n'y aura pas d'orgue à l'inauguration. Il est un peu tôt pour parler des autres détails concernant cet orgue, puisque Casavant commence tout juste ses études de faisabilité», a indiqué Marie-Josée Desmarais, porte-parole de l'OSM. Contacté hier, le directeur artistique de la maison Casavant frères, Jacquelin Rochette, a confirmé que sa compagnie avait hérité de la commande de l'OSM, mais ne pouvait pas en dire plus sur l'instrument qui ornera la salle.

«Nous en sommes aux études préliminaires, il est donc difficile de définir encore l'envergure qu'aura cet orgue. Mais de façon générale, cela prend de six à huit mois de dessins. Il y a de 5000 à 6000 tuyaux, et chacune des composantes sont ensuite fabriquées à la main. Cela est impossible en deux ans. Ça pourrait prendre au moins jusqu'en 2012», a-t-il précisé.

Selon Marie-Josée Desmarais, porte-parole de l'OSM, Casavant frères a reçu le mandat de démarrer dès à présent les études de faisabilité qui permettront d'en savoir plus sur les coûts et sur le type d'orgue qui sera installé à l'arrière de la scène.

«Il y a beaucoup d'éléments à prendre en compte pour déterminer quel type d'orgue sera construit. Ce sera un orgue d'orchestre, mais les paramètres de la salle et sa forme en shoe-box seront déterminants pour le profil de l'instrument», a-t-elle souligné hier.

L'OSM n'a pas voulu dévoiler quelles autres compagnies ont été considérées par le comité ad hoc, dont les délibérations demeurent confidentielles. Le Devoir a cependant appris que l'OSM avait retenu les services du titulaire des grandes orgues de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, Olivier Latry, afin de le conseiller durant toute la durée des études et travaux entourant la réalisation de l'instrument.

Chose certaine, pour Casavant frères, il s'agit d'un contrat important confirmant la remontée spectaculaire du facteur d'orgues, après un creux de vague vécu dans les années 1980. À cette époque, la maison s'était même diversifiée dans la fabrication de meubles, une opération non rentable qui a vite été abandonnée.

À l'heure actuelle, le facteur d'orgues a le vent dans les voiles. Selon Jacquelin Rochette, l'engouement mondial pour de nouvelles salles de concert créé un marché favorable pour les facteurs d'orgues.

La maison de Saint-Hyacinthe planche déjà sur quatre instruments, dont deux seront livrés en 2010 à Heffei en Chine et à Ordos en Mongolie. Un autre orgue de quatre claviers et de 79 jeux est en cours de confection pour le prestigieux Kaufmann Center for Performing Arts de Kansas City, dessiné par l'architecte canadien Moshe Safdie. «Toutes les grandes salles construites ces dernières années, dont le Disney Hall de Los Angeles et la salle du Chicago Symphony Orchestra, sont dotées d'orgues à tuyaux», soutient M. Rochette.

Depuis sa fondation par les frères Joseph-Claver et Samuel Casavant, la maison Casavant frères a confectionné plus de 4000 instruments qui ont été vendus à travers le monde, notamment au Canada, aux États-Unis, au Mexique, au Japon, en Inde et en Afrique du Sud.

source -> www.ledevoir.com