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Fernand Michel Cloutier · 

Monsieur Seymour vous êtes un philosophe, allons directement aux faits. Bien que vous vous gardiez de prétendre que le juge à erré ou que l'accusé n'a pas le droit à la présomption d'innocence, l'effet de sens de vos propos laisse croire le contraire. Par exemple, en ce qui concerne la présomption d'innocence, nous sommes tous d'avis qu'elle doit s'appliquer pour tous les individus qu'importe leur religion, leur origine sociale ou leur sexe. Or, dans votre commentaire au sujet du procès Ghomeshi, vous insistez sur l'idée selon laquelle les femmes ont un trop lourd fardeau dans le processus judiciaire devant mener à un verdict de culpabilité dans le cas d'agressions sexuelles. Vous avez sans doute raison dans ce cas précis. Sauf qu'il ne s'agit là que l'un des aspects de ce vaste dossier. Si on suit votre raisonnement, vous affirmez en substance ceci: "mesdames, il vous sera très difficile de gagner votre cause même si l'individu est coupable". C'est comme si vous donniez le Bon Dieu sans confession aux présumées victimes. Ça tombe bien pour un dimanche de Pâques...Votre militantisme semble vous aveugler quant à certains aspects du réel. Ainsi, se pourrait-il (je reste dans le domaine de la supposition)
que ces femmes aient accepté de se livrer à ces étranges pratiques sexuelles au moment des faits pour ensuite changer d'avis ? N'oublions pas que le jugement final s'appuie sur une activité de collusion avérée entre au moins deux des plaignantes. Or vous laissez entendre que même le mensonge et la collusion ne seraient que des détails négligeables. Toute la crédibilité d'un témoignage en court repose pourtant sur une démonstration d’honnêteté surtout dans un procès où la preuve ne repose que la parole des plaignantes.
S'il est prouvé qu'elles ont menti, pires qu'elles se sont liguées après coup, pour faire condamner coûte que coûte le présumé coupable, comment voulez-vous leur accorder le bénéfice du doute ? Heureusement que ce juge ce n’était pas vous, monsieur Seymour, autrement nous reviendrions à une justice de pacotille ou au délit de sale gueule ! Imaginez un instant que le présumé accusé soit un Arabe musulman, devant des médias qui lui sont antipathiques, imaginez un instant que l'on présume de sa culpabilité alors que les témoins se parjurent et se liguent contre le présumé accusé par un désir de vengeance...Voilà exactement un scénario qui pourrait s'avérer plausible...
Et vous dites combattre le conservatisme des facultés de droit ? Je n'arrive pas à vous suivre: vous proposez une réforme du droit qui ramènerait à une façon de faire digne du moyen âge où le préjugé favorable à l'élite serait simplement transformé par une discrimination positive à l'endroit des femmes. Or la justice se doit d'être aveugle. Sinon il n'y a ni justice ni apparence de justice.
Monsieur Seymour je peux comprendre que vous vous laissez emportez par l'émotivité, mais imaginons d'autres scénarios. Il arrive parfois que des personnes pratiquant une sexualité alternative en rencontrent d'autres. Il arrive également que des femmes déçues se sentent flouées et ressortent amers d'une relation intime avec un beau parleur même un serial drageur... C'est bien triste, mais ça ne relève pas du jugement des tribunaux... Rappelez-vous monsieur Seymour qu'il fut un temps où on pouvait allez en prison pour des pratiques sexuelles moralement inacceptables, surtout si on était homosexuel.
Enfin, je conclurai sur votre étrange conception de la notion du consentement chez les femmes. En effet, vous nous dites d'un côté que les femmes qui portent le foulard musulman le font par libre choix et non par soumission. Or de l'autre côté, lorsque l'on parle de sexualité, ce raisonnement ne s'applique plus. Les femmes deviennent soudainement de pauvres victimes soumises à un mâle dominateur. Dans un cas comme dans l'autre, en quoi cela nous regarde-t-il ? Au fond monsieur Seymour vous nous proposez quoi: une réforme du droit ou un retour au tribunal de l'Inquisition ?