Une question de priorité




C’est aujourd’hui que s’ouvre à Paris la COP21, la 21e Conférence des parties sur les changements climatiques. Jusqu’au 11 décembre, 147 chefs d’État concocteront une riposte politique au réchauffement planétaire afin de «sauver l’humanité».

Certes, le GIEC a lui-même reconnu l’absence de réchauffement depuis 1997, et les dernières publications scientifiques concluent plutôt à un refroidissement des températures.

Mais qu’importe! Ce genre de menus détails n’a encore jamais empêché nos leaders d’élaborer des mesures contraignantes et économiquement toxiques.

Une armée de sauvages

Mais la donne géopolitique actuelle exige une remise en contexte. Récapitulons l’année 2015.

Janvier: attentats terroristes contre Charlie Hebdo et un marché cachère.

Février: attentats terroristes dans un café et dans une synagogue de Copenhague.

Juin: attentat terroriste dans une usine de production de gaz industriels dans les Alpes.

Juillet: attentat terroriste contre le consulat d’Italie au Caire.

Août: attentat terroriste dans le train du Thalys.

Octobre: attentat terroriste faisant exploser le vol 9268 à destination de Saint-Pétersbourg.

Novembre: attentats terroristes à Paris.

Ajoutons à cette liste les attentats terroristes survenus dans plusieurs autres pays: Kenya, Yémen, Nigeria, Tunisie, Pakistan, Turquie, Cameroun, Liban, Koweït et d’autres encore.

Ainsi, depuis le début de l’année et uniquement lors d’attentats, l’État islamique et ses sympathisants ont assassiné plus de 1000 personnes et en ont blessé plusieurs milliers d’autres. Si on comptabilise également les milliers de morts et les millions de réfugiés dont l’ÉI est responsable, le bilan de cette armée de sauvages est effroyable.

Vu le contexte, et dans la mesure où il importe de hiérarchiser les dangers, une question s’impose. De quoi devraient discuter pendant 12 jours les 147 chefs d’État réunis à Paris?

Du réchauffement climatique de plus en plus contesté ou de l’incontestable et imminente menace planétaire que repré­sente la montée en puissance des djihadistes?

Les Grands de ce monde ne pourraient-ils pas consacrer ne serait-ce que 30 % de leur temps, soit quatre petites journées, à jauger l’importance que l’ÉI présente pour l’humanité, à identifier ses sources de financement et les moyens de les enrayer, et à échanger sur les meilleures méthodes pour contrôler les frontières, partager les renseignements et coordonner leurs efforts?

« Puissante réprimande » ?

N’y comptons pas trop! Barack Obama, théoriquement l’homme le plus puissant au monde, a déclaré à propos de COP21: «Quelle puissante réprimande contre les terroristes!» Quant à François Hollande, il considère que cette conférence est la «meilleure réponse» aux attaques terroristes. La «meilleure»? Vraiment?

On peut comprendre la métaphore. Mais les islamoterroristes ne tremblent pas à l’idée que des conférenciers ergotent sur les avantages des éoliennes. Ils ne frémissent pas d’effroi parce que des chefs d’État discutent de la température qu’il fera dans 50 ans. Et ils ne cesseront pas de décapiter des innocents parce que l’efficacité des panneaux solaires fait consensus.

Les islamofascistes ont déclaré la guerre à l’Occident, à ses valeurs et à la démocratie. Les récents attentats sont une épreuve de vérité pour le monde libre et les chefs d’État devraient prendre la situation au sérieux. Au-delà du symbole qu’est la COP21, il faut de la substance. Il faut riposter et triompher afin de stopper l’escalade de la terreur. Surtout, il faut que les chefs d’État s’unissent contre le terrorisme au moins autant qu’ils le sont contre le réchauffement climatique!