Entrevue: Impressions de fin de campagne



Passage de ce matin à la RadioPirate de Jeff Fillion. Et à ceux qui le critiquent avant de l’avoir seulement écouté une seule fois, c’est le temps de vous faire votre propre idée.

00:00 – Un gouvernement minoritaire péquiste serait-il suffisamment légitime pour organiser un référendum? (Joanne)

01:34 – Parti québécois, politiques d’immigration et pureté de la race (Joanne)

03:30 – Qui décidera du résultat des élections: Les libéraux (Joanne)

04:49 – Risque-t-on de voir un gouvernement avec QS qui aurait la balance du pouvoir? (Denis)

07:14 – Échange avec le jeff-fillionesque

07:44 – L’après 4 septembre pour le PLQ; le piège pour la CAQ (Joanne)

11:45 – La difficulté de manoeuvrer des gouvernements minoritaires (Denis)

15:24 – Une phase de transition difficile à vivre (Joanne)

17:50 – Les partis politiques se doivent-ils maintenant d’être plus polarisés? Morcellement de l’électorat (Joanne & Denis)

21:10 – Le pire héritage de Jean Charest (Joanne)

23:12 – Contraste entre le discours politique au Québec et ceux du sud de la frontière (Denis)

25:35 – Sur le manque de qualité de nos orateurs poltiques (Denis)

27:25 – Pourquoi je déteste et j’ai peur tout ce que véhicule le Parti québécois (Joanne) et non, ce n’est pas de la haine de soi, et non, cela ne fait pas de moi une “antinationaliste”, mais une saine critique pour des idées et une culture victimaire qui affaiblissent le Québec.

source -> http://blogues.journaldemontreal.com/

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Le PQ-Nouveau

VOTER PAR HABITUDE?
Voter par habitude. Remettre ses vieilles pantoufles. C’est probablement ce que songent à faire plusieurs Québécois. Le Parti libéral de Jean Charest a fait son temps, c’est maintenant l’heure de lui donner congé. Si on se fie au dernier sondage CROP, il arrive maintenant 3e et risque même de ne pas se qualifier pour l’Opposition officielle. Il est donc éliminé. Chose réglée.


Dès lors, pour plusieurs, le changement veut maintenant dire que l’on retourne au Parti québécois. Comme le mouvement d’un balancier: PLQ-PQ… puis PQ-PLQ.
LE PQ-NOUVEAU
Mais connaissez-vous vraiment le Parti québécois? Le PQ d’aujourd’hui, est-il bien le même que le PQ de jadis? Celui que vous croyez connaître? Celui de René Lévesque, de Lucien Bouchard, de chefs admirés et respectés d’une grande partie de la population? Le même René Lévesque qui a pris les syndicats de front lors de la récession du début des années ’80. Le même René Lévesque qui a accepté de fortes coupures dans la rémunération des employés du secteur public. Le même René Lévesque qui hésitait sur certaines modalités de la loi 101.
Se serait-il à ce point collé sur les syndicats, en sachant très bien toutes les difficultés économiques qui nous attendent? Voyez vous René Lévesque ou encore Lucien Bouchard porter le carré rouge et encourager la désobéissance civile? Sonner de la casserole dans les rues de Montréal? Encourager ceux qui défient nos institutions démocratiques, les injonctions de la cour? Encourager le blocage de l’accès aux salles de cours?
Laissez-moi vous présenter le PQ-Nouveau.
À GAUCHE DE LA GAUCHE TOUTE!
Le Parti québécois d’aujourd’hui ne pourrait plus être dirigé par René Lévesque ni par Lucien Bouchard. Il a changé. Le PQ s’est radicalisé et n’est plus le parti pour lequel vous avez voté jadis. Il y a des raisons à cela.
Le PQ d’aujourd’hui est mené de l’intérieur par son aile socialiste radicale alias les purs et durs du PQ, infiltré de toutes parts par les Centrales syndicales et stimulé de l’extérieur par son satellite encore plus radical, Québec solidaire.(1)
En effet, un choix stratégique des élites péquistes (boomers) a été fait depuis que Pauline Marois en est la cheffe. Un choix qui se calque sur les conseils donnés par l’éminence grise du parti, Jean-François Lisée: se rapprocher des idées de  Québec solidaire qui rappelons-le, est lui-même branché sur le Parti communiste du Québec.
Très à gauche donc, le Parti québécois est l’incarnation d’un modèle québécois désuet et sa chef, l’incarnation d’une Gouvernemaman. Ce que cela veut dire? Beaucoup de consultations, beaucoup de forums et beaucoup de sommets auxquels on conviera les groupes d’intérêts mais où le payeur de taxes brille par son absence.
Cela veut dire une co-gouvernance du Québec avec les syndicats, une insouciance pour ce qui est d’alléger les impôts et les taxes et de diminuer la dette, une culture de la gratuité, du gel, et d’un soi-disant “consensus social” où seuls les quémandeurs de l’État ont droit de cité. Toutes des choses qui ajoutent aux impôts d’une classe moyenne déjà la plus imposée et taxée en Amérique du Nord.
EXIT LES SOUVERAINISTES CONSERVATEURS FISCAUX
Sur le plan économique, le PQ s’est départi de tout conservatisme ou prudence économique qu’auraient affiché des René Lévesque, Lucien Bouchard ou encore Joseph Facal. En fait, le PQ n’a pas d’équipe économique tout court. Tout le monde le dit, tout le monde le sait mais les médias n’en font pas de cas…
Malgré ce que l’on voit en Europe, malgré la dette, malgré l’instabilité économique de nos voisins américains, le PQ nage dans une pensée magique et le monde du fantastique. On ne compte plus les analyses d’économistes qui dénoncent les cadres financiers du Parti québécois (et de la CAQ, il faut le dire).
Alors que dans la plupart des pays développés, on tente de restreindre les interventions directes de l’État pour les remplacer par des mesures d’accompagnement simples et transparentes assorties d’une fiscalité concurrentielle, le tout axé sur la productivité et l’emploi, au Québec, les partis recommencent à promettre des sommes astronomiques sans trop exiger en retour. C’est à se demander s’il ne s’agit pas de pur activisme économique. » – Jean-Robert Sansfaçon (ancien édito du Devoir!)
Encore une fois, virage radical à gauche complètement ludique et populiste de la part du PQ: réduction de la consommation de pétrole de 20% en 7 ans!!!, saignée des plus “riches” Québécois (lire Descôteaux) et anticapitalisme primaire lorsqu’il s’agit de développement économique qui se rapproche de ce que pourrait véhiculer la CSN ou la CLASSE (lire Dubuc)
Michel Girard cite ici l’ancien éditorialiste de L’Actualité, Jean Paré (que je respecte beaucoup):
“Malgré les apparences, la politique Marois est anti-sociale, anti-économique et anti-développement, car la capacité d’adaptation des “nantis” étant fort connue, et les conséquences sur l’économie étant incontournables, le ministre du Revenu n’accroîtra pas ses rentrées fiscales, au contraire.
Mais, conclut-il, on aura acheté des votes.Autrefois, c’était avec des cadeaux… aujourd’hui avec une réponse démagogique aux rancoeurs et aux haines sociales. C’est pire.”
Somme toute, par cette volonté farouche de ne rien changer au modèle québécois et à continuer de vivre  de démagogie, de populisme et d’illusions tranquilles faisant fi de la réalité extérieure,le PQ d’aujourd’hui est maintenant un espèce de gros SPQ-Libre.
Sous les bons conseils des élites péquistes, la chapelle est devenue Église. Le parasite est devenu l’hôte.
L’OBSESSION ET LA RADICALISATION IDENTITAIRE DU PQ
Ces dernières années auront aussi vu la radicalisation identitaire du Parti québécois. Et pour les péquistes de façon générale, l’identité se réduit à la langue. Pas de préoccupation ici pour la culture entrepreneuriale, pas de valorisation ici du succès économique. Nous sommes essentiellement dans le monde de l’identitaire.
La culture québécoise, pour les péquistes, c’est donc essentiellement la survivance de la langue française (à juste titre) et la culture artistocratique qui en dépend.
Au PQ, nous baignons plus que jamais dans la peur que s’éteigne l’héritage linguistique francophone, la peur de l’anglais, la peur de l’Anglais et la peur de ne pouvoir mouler les nouveaux arrivants en de possibles francophones à temps plein, enthousiastes pour la souveraineté. (Lire Détester l’anglais). Refuser d’avoir peur, c’est à toute fin pratique pour les péquistes, être antinationaliste ou encore souffrir de la “haine de soi”, une version plus ou moins améliorée de l’expression “anti-Québécois”.
L’heure est grave, les minutes sont comptées et l’empressement d’accélérer le projet de pays va maintenant jusqu’à empêcher les jeunes Québécois d’accéder à la mobilité sociale par l’apprentissage de l’anglais au cégep. Le manque de pudeur va jusqu’à vouloir sélectionner les immigrants sur la base de la langue parlée à la maison(lire Gros malaise de Martineau).
Encore une fois, voyez la portée limitée de la vision du PQ: mieux vaut un chômeur francophone, à la limite, que d’un immigrant qui peut contribuer de façon constructive à l’essor économique du Québec. Qu’importe tout ce que peut offrir la maîtrise de la langue anglaise comme opportunités de carrière… et comme contribution à la prospérité de l’ensemble…
J’ose croire que le démocrate René Lévesque ne serait pas allé aussi loin que de provoquer l’éradication des institutions collégiales anglophones ou de rentrer dans les salons des maisons. Parce que dans les faits, c’est ce qu’amènera cette radicalisation péquiste de la question linguistique.
Désormais, le bon petit Québécois et l’immigrant devront, au prix de leur émancipation personnelle ou d’une plus grande mobilité sociale, se limiter à vivre dans un enclos unilingue francophone jusqu’à ce qu’il ait l’âge d’aller à l’université. Si vous ne qualifiez pas cette politique de liberticide, je ne sais pas quoi vous dire. (lire Jérôme Lussier, La Tricherie)
Pour Gaétan Frigon, ancien PDG de la SAQ et de Loto-Québec, un gouvernement du PQ provoquera
“de l’agitation sociale et remettra à l’avant-plan les vieilles querelles entre francophones et anglophones, querelles que l’on croyait disparues, mais que le PQ remet de l’avant pour satisfaire sa clientèle de purs et durs. (lire Dommage pour le PQ)
Samedi, Pauline Marois déclarait en conférence de presse que les fonds publics ne devraient pas servir à “angliciser les Québécois”. Je suis d’accord. Selon la loi 101, les écoles primaires et secondaires 100% anglophones ne sont accessibles que pour la communauté anglophone. Mais dire que les Québécois sont “anglicisés” – ce qui sous-entend qu’ils renient leur culture francophone québécoise – est complètement démagogique. Oui, les fonds publics peuvent servir à financer des collèges anglophones comme ils le font pour des écoles juives. Parce qu’elles font partie, elles aussi, de l’héritage culturel du Québec, que vous le vouliez ou non et que vous vouliez les éradiquer ou non! Curieux tout de même que le conservatisme identitaire ne se soucie que de “conserver” une fraction de l’héritage culturel québécois… Conservatisme sélectif, il faut croire.
LE PROJET DE PAYS
Selon le plus récent sondage CROP, seulement 28% des Québécois voteraient OUI lors d’un référendum pour la souveraineté, le plus bas taux depuis 5 ans. Cherchez l’erreur, mais le PQ est en tête dans les sondages. Pire, 37% des électeurs péquistes ne veulent pas d’un référendum!
Décidément, vous ne prenez pas le Parti québécois au sérieux. Moi si.
Parce que cette fois, c’est du sérieux. L’équipe est là, les candidats vedettes telles les Jean-François Lisée, Pierre Duchesne et Bernard Drainville mettent leur visage sur un poteau pour ça. QUE pour ça! L’élite péquiste d’aujourd’hui est résolue comme jamais à faire le projet de pays et ce, le plus tôt possible. Et soyez assurés qu’elle créera le chaos tant que les “conditions gagnantes” n’y seront pas. C’est là la promesse de la cheffe.
Pour ces gens, la présente fenêtre est peut-être la dernière. Plus tard, il y aura trop de gens qui ne “parleront pas français à la maison” pour souhaiter faire un pays. Armés, croyant disposer de toutes les statistiques appuyant leurs craintes, les “cheerleaders” souverainistes sont prêts à tous les sacrifices, surtout le sacrifices des autres.
Car disons-nous le franchement. Qui sont les plus fervents défenseurs du Parti québécois? Ils étaient bien jeunes en 1976 mais aujourd’hui, ils n’ont rien à perdre. Non. Ce ne sont pas eux qui risquent ou qui paieront le prix de l’instabilité économique qu’occasionnera un gouvernement souverainiste au pouvoir.
Aujourd’hui, le plus fort contingent de gens qui appuient la souveraineté se trouve dans la cohorte des baby-boomers.  Ils sont près de la retraite, certains ont des fonds de pension bien garnis financés à même nos impôts. Ils travaillent dans le secteur public, n’ont pas à interagir avec l’extérieur. Ils appartiennent à la communauté artistique, généreusement abreuvée de fonds publics. Bref, ils n’ont rien à perdre. Le sacrifice, le “Tout pour le pays”, ce seront les autres qui l’assumeront.
TOUT SAUF LE PQ
Alors oui, le PQ n’est plus le même. Il a changé et ce n’est plus le parti pour lequel vous avez voté jadis.
On m’a dit dernièrement que je suis anti-souverainiste et anti-nationaliste. Non. Je suis anti-péquiste. Pas pareil. Je suis anti-péquiste parce que je déplore que le Parti québécois ne soit pas suffisamment honnête dans sa démarche et pour le temps qu’il fait perdre aux Québécois.
Alors voici. Si le PQ gagne l’élection mardi, je serai la première à encourager la tenue d’un référendum le plus tôt possible. Faire autrement, faire perdurer l’instabilité causée par le doute serait irresponsable. En fait, ce serait de mépriser au plus haut point les Québécois.
Mais avant de voter PQ, demandez-vous une chose. Connaissez-vous vraiment le Parti québécois?
Pour moi, c’est donc “Tout sauf le PQ”. Pour de plus en plus de Québécois dont je suis, PQ signifie maintenant “Petit Québec” pour petits Québécois. Je respecte le projet de pays. Il est noble. Mais à mon avis, le Québec n’y est pas prêt et les Québécois méritent mieux qu’un parti qui leur fait perdre leur temps et qui ne le sert qu’illusions et chimères idéologiques.
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source -> http://jomarcotte.wordpress.com/
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VeroRobert
Électoralement déboussolé – Punkonomie – Ianik Marcil – Voir.ca http://t.co/qhQ0jHut
2012-09-02 10:43