
David Descôteaux
David Descôteaux est un des chroniqueurs économiques les plus lus au Québec. Son regard sur les enjeux économiques qui préoccupent chaque jour les Québécois fait jaser et réagir.Biographie complète
SNC Lavalin, première firme de génie-conseil au Canada et « fleuron » québécois, traverse l’une des plus fortes tempêtes de son histoire.
Les histoires de pots-de-vin dans des pays africains, ça paraissait mal pour cette entreprise, qui emploie quelque 6000 personnes dans la province. Mais avec l’arrestation récente de Riadh Ben Aïssa, ancien haut dirigeant responsable de la division Construction, ça commence à faire dur.
Pourtant, ça ne sent pas la panique. Loin de là. Les pattes du canard se font peut-être aller fort sous l’eau, mais en surface ça ressemble presque au business as usual.
Commençons par les investisseurs de SNC. Les plus gros, comme la Caisse de dépôt ou Jarislowsky Fraser, ont bien souligné leurs inquiétudes et leur mécontentement. Ils ont aussi appelé l’entreprise à être plus transparente, et critiqué le conseil d’administration pour avoir « dormi sur la switch ». Mais jeudi à l’assemblée annuelle, l’ensemble des administrateurs de l’entreprise a tout de même été réélu.
Même si les deux situations diffèrent, Nick Van Praet du Financial Post mettait récemment en parallèle le fait que des fonds de pension new-yorkais menacent, eux, de voter contre la réélection de cinq administrateurs de Wal-Mart, suite aux allégations de corruption au Mexique.
Et le moral des employés demeure bon, semble-t-il. Du moins si on de fie aux propos de la direction lors de la conférence téléphonique, jeudi. L’entreprise fait ce qu’il faut pour transmettre le plus d’informations à ses employés, et n’a « pas beaucoup d’inquiétude à ce sujet ».
Quant aux clients de SNC, certains sont évidemment inquiets des révélations. Mais selon Ian Bourne, PDG par intérim, il n’y a eu aucune annulation de projet d’envergure. En fait, les commandes du mois de mars ont été fortes, et l’entreprise signe en ce moment des nouveaux contrats. Mardi dernier, SNC a notamment remporté un contrat estimé à 1,6 milliard en Alberta.
Notons toutefois que la Banque mondiale a récemment suspendu, temporairement, le droit d’une filiale de SNC de déposer des appels d’offres pour ses projets.
Le marché, lui, punit SNC depuis quelques mois. L’action a perdu beaucoup de sa valeur depuis un an. Mais ces derniers temps, elle demeure relativement stable au gré des révélations. Je dis bien relativement.
De grandes zones d’ombre planent dans cette histoire. Et beaucoup de questions demeurent sans réponse. Les enquêtes révéleront peut-être d’autres éléments troublants pour SNC. Mais comme le soulignait l’analyste Maxim Sytchev sur la chaîne BNN, la seule question qui compte en ce moment, du moins pour les investisseurs, c’est celle-ci : l’entreprise sera-t-elle capable de remporter des nouveaux contrats dans le futur, que ce soit avec d’autres entreprises ou avec des gouvernements?
Jusqu’ici, la perception semble être que oui.
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maj.: 10 mai 2012
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