Éléphant intéresse la France

Maxime Demers
19-11-2011 | 07h19



© Maxime Demers/JdeM/Agence QMI

L’initiateur du Projet Éléphant, Pierre Karl Péladeau, 

entouré du cinéaste Jean Beaudin (Le Matou), 
ainsi que des responsables du projet, Marie-Josée Raymond et Claude Fournier.

PARIS - Le Projet Éléphant a célébré, hier à Paris, son troisième anniversaire, lors d’un événement spécial visant notamment à faire connaître ce concept québécois à l’industrie du cinéma français.

Organisée dans le cadre de l’événement Cinéma du Québec à Paris, cette journée a attiré plusieurs intervenants du milieu du cinéma français intrigués par ce projet philanthropique initié par le président et chef de la direction de Quebecor, Pierre Karl Péladeau.

Financé par Quebecor, le Projet Éléphant a comme objectif de restaurer, numériser en haute définition et rendre accessible l’ensemble des longs métrages québécois, réalisés depuis les années 1940.

La question de la restauration des films fait actuellement l’objet de réflexions partout dans le monde. La France ne fait pas exception.

« La France est fascinée de voir qu’une entreprise privée comme Quebecor prend la décision de financer la numérisation et l’accessibilité du patrimoine cinématographique ; ils aimeraient beaucoup avoir aussi cette chance », a souligné le cinéaste, Claude Fournier, qui pilote le projet avec la productrice Marie-Josée Raymond.

UN MODÈLE ?
L’événement d’hier, qui comprenait une table ronde sur le défi de la numérisation et une projection du film Le Matou (qui a récemment été restauré par Éléphant), était présenté sous la présidence d’honneur du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.

Ce dernier n’a toutefois pas pu être présent, retenu à l’étranger pour une affaire d’État.

« À une époque où tous les pays producteurs de cinéma s’inquiètent, avec raison, de la conservation de leur patrimoine cinématographique, à un moment où notre gouvernement initie toutes sortes de mesures en ce sens, il y aurait peut-être un exemple à tirer du travail d’Éléphant, a indiqué M. Juppé lors d’un discours audio préenregistré.

« Il est intéressant de noter que pareille initiative, dont on pourrait s’attendre à ce qu’elle vienne de l’État, est financée au Québec par l’entreprise privée, grâce au mécénat de Quebecor. »

Pierre Karl Péladeau, qui a fait le voyage à Paris pour l’occasion, s’est dit très satisfait du travail accompli par l’équipe d’Éléphant jusqu’à maintenant.

« C’est une belle production, s’est-il réjoui. Marie-Josée (Raymond) et Claude (Fournier) ont fait un travail exceptionnel, tant au niveau de la quantité que de la qualité. »

PROJET ÉLÉPHANT
En trois ans, le Projet Éléphant a restauré et numérisé, en haute définition, 150 films qui sont maintenant disponibles sur le service de vidéo sur demande Illico. Certains d’entre eux étaient en piteux état et ont été sauvés in extremis.

Parmi ces films, on retrouve plusieurs classiques du cinéma québécois comme Le chat dans le sac de Gilles Groulx, Kamouraska de Claude Jutra, La mort d’un bûcheron de Gilles Carle et Les Ordres de Michel Brault.

Quebecor a investi 2,5 millions de dollars en cinq ans dans ce projet philanthropique.

L’objectif à long terme du Projet Éléphant est de numériser et rendre disponibles les 1 200 longs métrages qui composent la cinématographie québécoise.

source -> http://www.canoe.com/