SAMEDI 3 SEPTEMBRE 2011
Si la fin de l'année 2012 est perçue comme la fin d'un monde, voire du monde pour les plus pessimistes, il se pourrait aussi qu'il donne naissance à un autre ou plus exactement donne enfin les moyens à celui-ci d'éclore.
C'est le quotidien Le Monde qui délivre l'information, qui est comme toujours à prendre avec recul mais qui en l'état des connaissances techniques parait plus que plausible : l'établissement d'un supra-réseau de type Internet capable d'outre-passer les coupures de communications que connurent récemment l'Egypte, la Libye, la Tunisie et qui perdurent en d'autres pays de par le globe. Une couche logicielle sur des infrastructures matérielles déjà en place : tel est le projet en schématisant très vulgairement.
L'effet d'annonce est réel, et bien relayé sur les médias citoyens et les quotidiens établis de même que les forums undergrounds, pour Commotion (nom du futur programme).
Extrait :
Ce projet ambitieux – nom de code Commotion– est dirigé par Sascha Meinrath, 37 ans, militant de longue date de l'Internet libre et précurseur des réseaux citoyens – au sein du collectif de journalistes en ligne Indymedia, puis à l'université d'Urbana-Champaign (Illinois), un des berceaux du logiciel libre, et dans diverses start-up et ONG d'action sociale : "J'ai bricolé mon premier réseau autonome il y a dix ans. Les antennes étaient faites avec des boîtes de conserves." Depuis ces temps héroïques, Sascha Meinrath a fait du chemin. Dans sa version actuelle, Commotion est un projet très officiel. Il est hébergé et financé par l'Open Technology Initiative (OTI), département high-tech de la New America Foundation, organisme prestigieux consacré à l'étude des grands problèmes de la société américaine, et présidé par Eric Schmidt, l'un des patrons de Google.
L'on pourrait ranger cette annonce aux côtés de tant d'autres sans lendemain si d'une part le personnage n'était un vétéran de l'Internet comme l'indique sa biographie en ligne, dont les initiatives sont depuis plusieurs années centrées sur les communications sans fil, et d'autre part avec le soutien de la reconnue et bien dotée Open Technology Initiative. Le buzz qui s'est ensuivi après cette annonce a surtout pour ambition d'agglomérer un maximum d'individus qualifiés intéressés à l'élaboration de cette entreprise.
Fondamentalement et techniquement, rien d'impossible malgré des complications techniques mais non insurmontables grâce à l'intelligence collective et au coup de pouce d'organismes et/ou d'entités du secteur des télécommunications. Signalons deux points que l'on peut clairement qualifier d'importance : la volonté de développer un logiciel en open source, ou source libre ; le souhait de disposer d'un réseau horizontalisé et non verticalisé, de point à point autonomes. Et aussi la volonté d'utiliser d'accoucher d'un programme multi-systèmes, ce qui butera vraisemblablement sur l'acceptation par certaines sociétés à autoriser l'interopérabilité. Enfin, et l'article du quotidien Français l'évoque à la fin, les opérateurs de télécoms pourraient aussi mettre une pression très forte pour freiner ou même stopper cette initiative qui pourrait leur faire perdre un monopole juteux.
Depuis l'avènement d'Internet, un monde craque de toutes parts et un autre demande à éclore. Ne serait-ce pas là le signal de 2012, et auquel contribuerait à sa mesure Commotion?
Le site officiel de Commotion