Chronique Optimiste

NATHALIE ELGRABLY-LEVY
30/12/2010 05h25


À l'aube de la nouvelle année, nous sommes tous friands de prévisions. Inconsciemment ou non, nous recherchons à être rassurés quant à ce que l'avenir nous réserve aux niveaux économique, politique, social, environnemental, etc. Ce réflexe est compréhensible: l'être humain a peur de l'inconnu.

Se perdre en conjectures est toutefois un exercice futile. D'abord parce que la vie est ponctuée d'événements imprévisibles qui peuvent instantanément et radicalement changer la donne et rendre ridicules des prévisions jusque-là logiques. Mais surtout, parce que rien ne rend plus optimiste qu'un bilan du chemin parcouru jusqu'ici.

Certes, la crise économique semble s'éterniser, les finances publiques sont en décrépitude, le fardeau fiscal s'alourdit, les scandales de corruption éclatent, Haïti peine à se relever de son terrible séisme, les dégâts de la marée noire prendront des années à être réparés, et l'économie européenne vacille. On serait tenté de conclure que tout va mal, mais ce serait une erreur. Quand on prend du recul et qu'on évalue les progrès accomplis au cours des siècles, on réalise alors que, malgré tout, nous vivons à la meilleure époque de l'histoire de l'humanité.

Il fut un temps où la plomberie intérieure et les égouts n'existaient pas. Il fallait choisir entre le pot de chambre ou un en-droit discret dans la cour arrière. Les femmes transportaient annuellement 38,000 litres d'eau pour les travaux ménagers, la cuisine et l'hygiène personnelle de leurs familles. On ne connaissait ni les antibiotiques ni les anesthésies et les équipements chirurgicaux faisaient l'effet d'instruments de torture. Le voyage entre Boston et San Francisco prenait 6 mois, sans parler des conditions dans lesquelles on voyageait. Même une visite au magasin du village situé à moins de 15 km nécessitait une journée entière ! En 1800, l'information circulait grâce à des messagers qui se déplaçaient à cheval. En 1900, le téléphone faisait son apparition, mais seule l'élite pouvait se l'offrir. Les interurbains étaient inabordables et souvent inaudibles. L'espérance de vie était de 50 ans. Les jeunes commençaient à travailler dans les usines à13 ans, et au rythme de 70 heures par semaine jusqu'à leur mort. La retraite n'existait pas. Les femmes consacraient en moyenne 58 heures par semaine aux travaux ménagers. En 1958, il fallait travailler 136 heures au taux horaire moyen pour s'offrir un téléviseur de 24 pouces (noir et blanc). Aujourd'hui, avec moins de 20 heures de travail on achète une télé Samsung LCD de 32 pouces !

Évidemment, la pauvreté persiste dans certaines régions du globe. Mais là encore, les nouvelles sont encourageantes. On apprenait récemment que la classe moyenne mondiale a triplé en 10 ans. Le Chili a intégré l'OCDE. La Chine, l'Inde, l'Indonésie et le Brésil, qui représentent ensemble 40 % de la population mondiale, connaissent une croissance rapide et soutenue. Plusieurs pays asiatiques, comme Hong Kong, Singapour, Taiwan et la Malaisie étaient parmi les plus pauvres de la planète il y a une cinquantaine d'années. Ils font aujourd'hui partie des plus riches! La situation s'améliore même en Afrique où l'accès à l'eau, à l'électricité et à des installations sanitaires est en progression.

Il est nécessaire de poursuivre la guerre à la pauvreté, et il est légitime de s'inquiéter de la situation économique actuelle. Mais il ne faut pas perdre de vue le fait que notre vie est infiniment plus facile que celle de nos ancêtres. Nous avons réalisé de formidables progrès, et nous en réaliserons d'autres. La conjoncture actuelle n'est qu'un revers temporaire. L'histoire l'a prouvé : l'optimisme est de rigueur !

Bonne et heureuse année, chers lecteurs !

source -> http://lejournaldemontreal.canoe.ca/
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Centrales syndicales
La CSN entend livrer bataille aux idéaux de droite
Mise à jour le jeudi 30 décembre 2010 à 7 h 53

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) entend se battre, en 2011, contre la montée de l'idéologie de droite au Québec. C'est ce qu'a déclaré mercredi matin la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, qui présentait à la presse le bilan 2010 de la centrale syndicale.

Mme Carbonneau, qui terminera en 2011 un troisième mandat aux commandes de la CSN, se prépare à une année bien remplie. Le cynisme de plus en plus marqué de la population à l'égard de l'action politique, des institutions publiques et de l'action collective constitue selon elle un milieu fertile pour la droite au Québec.

Une montée de la droite incarnée par des organisations comme le Réseau Liberté Québec qui, toujours selon Claudette Carbonneau, recycle les idées inspirées de Margaret Thatcher, de Ronald Reagan et de George W. Bush pour des libertés dont « l'immense majorité de la population n'aura jamais les moyens de se prévaloir ». Des libertés que la présidente de la CSN qualifie d'« illusions tranquilles ».








Cette montée du discours de droite dans les médias et les espaces publics amène également les gouvernements à appliquer des solutions de droite, dont le désengagement de l'État dans plusieurs secteurs, et à accorder de plus en plus de place aux entreprises privées dans les affaires de l'État, notamment dans la santé, constate Claudette Carbonneau.

La présidente de la CSN n'a pas manqué de rappeler que les principaux scandales qui, selon elle, ont éclaboussé le gouvernement québécois cette année impliquaient des entreprises privées.

Scandales et désengagement de l'État

En ce qui a trait à l'année qui se termine, elle aura été marquée, selon la CSN, par une reprise économique timide et des gouvernements qui invoquent les déficits financiers pour rompre avec les efforts qu'ils avaient entrepris pour sauver le système financier et soutenir l'économie.

Au Québec, la centrale syndicale déplore les pratiques du gouvernement libéral « en matière de copinage et de bâillonnement des institutions démocratiques » qui ont plongé la province dans une grave crise de confiance.

Une crise accentuée, selon Claudette Carbonneau, par le refus du premier ministre Charest d'ordonner une commission d'enquête sur l'attribution des contrats publics.

Radio-Canada.ca avec
Presse canadienne
source -> http://www.radio-canada.ca/
la nouvelle à aussi été rapportée le mercredi 29 décembre 2010 à 13H41 par Branchez-vous


souvenir du début du siècle:






















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Publié le 28 décembre 2010 à 06h00 | Mis à jour le 28 décembre 2010 à 06h00
L'ultragauche démasquée

Mathieu Bock-Côté
L'auteur est candidat au doctorat en sociologie à l'UQAM.


Ceux qui se réclament de la lutte contre l'Empire n'ont aucun problème de conscience à persécuter ou à diffamer ceux qu'ils désavouent - même lorsqu'il s'agit de simples commerçants. La controverse entourant le boycottage de la boutique Le Marcheur, «coupable» d'offrir sur ses tablettes des chaussures de fabrication israélienne, ne semble pas vouloir s'éteindre, d'autant plus qu'Amir Khadir a cru bon de s'y associer, en lui donnant ainsi une publicité inespérée, le député de Mercier ayant un peu le statut de conscience humanitaire de la classe politique québécoise.

Loin d'être anecdotique, cette controverse est symptomatique de l'existence au sein de notre société d'un courant d'ultragauche dont on doit questionner la philosophie politique dans la mesure où il est parvenu à s'inscrire dans l'espace public et à s'y positionner durablement en se présentant sous les traits de «la gauche», terme qui lui permet de masquer son radicalisme.

Avant d'avoir un projet politique clairement défini, l'ultragauche a une vision du monde. Au centre de son imaginaire, on trouve une hostilité viscérale envers la civilisation occidentale, accusée d'exercer une hégémonie mondiale sur le plan militaire, économique et culturel. L'ultragauche se représente l'Occident sous la figure de l'Empire, dont le centre est alternativement placé à Washington ou à Tel-Aviv, selon les obsessions de chacun. C'est dans cette perspective qu'on doit comprendre son antiaméricanisme et son antisionisme, d'autant plus que les États-Unis comme Israël semblent moins disposés que l'Europe à reprendre la rhétorique de la pénitence occidentale.

Si l'ultragauche ne fantasme plus comme il y a quelques décennies sur des paradis prolétariens comme la Chine communiste, elle est d'une complaisance indéniable envers ceux qu'elle s'imagine «résister à l'Empire», comme l'Iran d'Ahmadinejab ou le Venezuela de Chavez. Non pas qu'elle endosse la suspension des libertés civiles dont se rendent coupables ces régimes, mais elle semble souvent disposée à la relativiser au nom de nouveaux équilibres géopolitiques mondiaux qu'elle désire ardemment.

C'est une même disposition d'esprit qui amène l'ultragauche à afficher sa complaisance pour les casseurs encagoulés lors des sommets internationaux, qu'elle s'imagine en militants au service des victimes du capitalisme mondialisé. De même, plusieurs de ses représentants, qui font preuve d'une indéniable intransigeance envers la moindre coutume apparemment «patriarcale» lorsqu'elle est d'origine occidentale, peuvent en venir à manifester de la sympathie pour la burqa et les pratiques de ségrégations sexuelles qu'elle représente. La raison? Même athée ou libertaire, l'ultragauche est bien disposée envers toutes les luttes qu'elle s'imagine en contradiction avec l'Empire.

L'ultragauche a une arme, la diabolisation, qui vient avec son lexique: fascisme, racisme, impérialisme, sexisme. Elle en use avec d'autant plus d'efficacité qu'elle est persuadée de livrer une lutte à finir contre l'oppression. Ainsi, l'Amérique de Bush était assimilée au «fascisme» et Israël est accusé de pratiquer «l'apartheid» envers les Palestiniens. Évidemment, ceux qui expriment un désaccord avec l'ultragauche sont nécessairement des mercenaires ou des chiens de garde de l'Empire. Ils n'ont plus le titre d'interlocuteurs valables.

Il s'agit chaque fois de caricaturer l'adversaire sous le signe du mal radical. Et dans la guerre ouverte du bien contre le mal, tout est potentiellement permis. Ceux qui se réclament de la lutte contre l'Empire n'ont aucun problème de conscience à persécuter ou à diffamer ceux qu'ils désavouent - même lorsqu'il s'agit de simples commerçants. Au nom d'un antifascisme carnavalesque et anachronique, l'ultragauche cherche à tendre un cordon sanitaire autour de ses détracteurs.

Évidemment, et il faut le rappeler, l'ultragauche n'est pas toute la gauche. Mais ses analyses sont souvent récupérées de manière plus ou moins atténuée par des acteurs du débat public dont on ne saurait contester les convictions démocratiques. C'est justement pour cette raison que c'est la gauche démocratique qui devrait être la première à rappeler à l'ordre ceux qui pratiquent une opposition radicale à la démocratie occidentale et à la civilisation qui l'irrigue.

source -> http://www.cyberpresse.ca/opinions/
site de l'auteur -> http://bock-cote.net/

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L’ultradroite démasquée

31 décembre 2010 | Enjeux sociaux | Mots-clefs :Amir Khadir, Éric Duhaime, Ian Sénéchal, Mathieu Bock-Côté, réseau liberté québec, ultradroite ...

Ce que même la CSN qualifie de « montée de la droite » n’en est pas réellement une. Ce n’est pas la droite comme telle qui monte, mais plutôt sa forme la plus extrémiste. La droite, elle, est au pouvoir depuis le début des années 80, nous imposant ses désassurances, son libre-échange, son déficit zéro se faisant sur le dos de la classe moyenne et des moins nantis, ses baisses d’impôts aux plus riches, ses hausses de tarifs pour les autres, son dogme de la productivité (qui profite aux patrons, évidemment), sa valorisation de l’enrichissement individuel, son à-plat-ventrisme devant les compagnies étrangères. Cette droite, on la connaît, on vit avec.







Source de l’image

La nouveauté, en 2010, est plutôt la montée d’une ultradroite tellement radicale et qui s’auto-nourrit d’un discours à ce point extrême qu’il lui faut modifier jusqu’à la réalité pour pouvoir tenter de faire passer ses folles idées auprès de la population. Tentant de profiter du sempiternel sentiment d’identification des Québécois pour le concurrent négligé, elle se présente comme étant minoritaire au sein d’une société dominée par la gauche alors que n’importe quel individu ayant un minimum de conscience politique comprend que c’est plutôt son extrémisme de droite au sein d’une société déjà largement de droite – avec tous ses médias et partis politiques – qui l’isole.

Par exemple, considérons ce fait divers qu’était la présence du seul député d’une formation de gauche, Amir Khadir, à une manifestation de l’organisme Palestiniens et Juifs unis lors d’une campagne de boycottage des produits israéliens sur le Plateau. Cette histoire a été montée en épingle d’abord par Éric Duhaime – un agent à la solde d’organisations paravents de la CIA, selon certains -, pleurant le sort du « pauvre » commerçant vendant les produits de l’apartheid israélien et demandant aux gens d’aller acheter en masse ses produits. Bock-Côté, lui, à qui les médias n’accorderaient certainement pas la moindre attention s’il ne tenait pas un discours résolument de droite, parlait « d’hostilité viscérale à la civilisation occidentale ». On oublie systématiquement de parler des atrocités israéliennes, du lent génocide que ce pays impose aux Palestiniens. On ne parle pas non plus du fait que Khadir est présent à une foule de manifestations pour le sort des défavorisés, qu’ils soient du Québec ou d’ailleurs dans le monde. Non. Khadir dans le coin rouge, le pauvre commerçant et la civilisation occidentale dans le coin bleu.

En fait, l’ultradroite, face à un monde de plus en plus complexe, fait de la simplification à outrance sa véritable marque de commerce. On peut lire, par exemple, Ian Sénéchal, co-fondateur du Réseau Liberté-Québec (sic), affirmer la légitimité pour les baby-boomers de ne plus avoir à payer pour l’éducation de la génération suivante et lancer un véritable plaidoyer en faveur de l’utilisateur-payeur. Ce type de discours plaît à une certaine frange de la population – souvent moins éduquée – parce qu’il est simple: j’utilise, je paie. Mais ce type de raisonnement n’en est pas moins con pour autant. Ce n’est pas la liberté que de réclamer de ne rien payer pour son voisin; c’est de l’égoïsme qu’on désire ériger en système et une désintégration sociale. Jusqu’où cela pourrait-il aller? Je paie pour l’asphalte dans ma rue, mais pas pour la rue derrière. Je paie pour le feu de circulation au coin de ma rue, mais pas pour celui sur l’autre rue. Je n’ai pas de voiture alors je ne veux pas de rue devant chez moi. Je réclame la liberté de ne pas arrêter à un feu de circulation qu’on m’impose. Je n’utilise pas les services policiers alors je ne paie pas pour eux. Je n’ai pas d’enfants alors je ne veux pas payer pour les balançoires dans les parcs. Je, je, je.

La complexité et l’interdépendance des relations entre les citoyens au sein de notre société découlent d’une compréhension issue de décennies de luttes sociales: l’individu, isolé, est faible. C’est collectivement que nous sommes forts. Le capitalisme sauvage du 19e siècle, véritable machine à broyer les hommes, encourageait cet isolement. Le résultat était que Montréal était la ville avec le plus haut taux d’analphabétisme et de pauvreté infantile en Amérique du Nord. L’ultradroite salive juste à penser à cette merveilleuse époque où l’État était minimal et où l’argent pouvait tout payer et où on pouvait crever de froid et de maladie tout en sachant que son voisin, plus riche, avait la « liberté » de se payer bien mieux.

Si notre société a évolué, si le Québec jouit aujourd’hui d’un niveau de vie parmi les plus élevés au monde, c’est précisément à cause de politiques étatiques redistributrices de la richesse et luttant contre le principe de l’utilisateur-payeur. C’est parce que l’État a décidé de brimer la soi-disant liberté d’une minorité que la majorité s’est élevée. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si tous les pays ayant un haut indice de développement humain ont un État relativement fort tandis que des pays sans État, comme la Somalie, croupissent dans les bas-fonds d’à peu près tous les classements du genre. On entend peu l’ultradroite vanter la Somalie, pourtant. Un si beau pays où personne ne paie pour personne. Autre preuve de sa malhonnêteté.

En rejetant ces compromis, en faisant passer leur désir infantile d’une toute-puissance égoïste que la plupart des individus sains d’esprit ont laissé tomber en même temps que le passage des couches au petit pot, cette ultradroite ne s’en prend pas seulement aux partis politiques traditionnels, mais également aux fondements de notre société.

Heureusement pour elle, nous sommes en démocratie. Elle a le droit, à l’image des marxistes-léninistes, son équivalent de l’opposé du spectre politique, de crier son mécontentement et d’appeler à des solutions radicales pour mettre fin à des problèmes qui sont davantage tributaires d’une forme d’autisme politique de ses membres que d’une compréhension sociétale avancée.

Et l’État – ce méchant appareil gauchiste – pourra même assurer leur protection la prochaine fois qu’ils tiendront des rencontres où ils vomiront leur haine de tout ce qui est le moindrement syndiqué et qu’ils élaboreront le merveilleux programme d’un Québec du futur avec ses citoyens isolés, brisés, non-syndiqués, vivant dans la pauvreté et ayant enfin la liberté de ne rien faire du tout sinon de quêter des trente sous.

source -> http://louisprefontaine.com
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La chasse aux connards

michel.hebert - 4 janvier 2011

Une fabulation plutôt originale a provoqué un léger émoi chez quelques internautes influents ce week-end. Pas la démonstration «positive» d’une TVQ à 8,5% mais une affirmation incongrue voulant que le Québec vit sous le joug de la «droite» depuis 1980. Trente ans de droite, mes amis! Et nous sommes toujours vivants!

J’avoue ma surprise. Je pensais vivre depuis toujours dans une belle petite province de gauche, une sorte de Cuba du nord sous la houlette d’une junte bien-pensante, discrète, hypocrite et omniprésente; j’avais apparemment tout faux.

Vous pensiez aussi que nos programmes sociaux étaient d’une mouture socialiste? Vous étiez dans l’erreur. C’est la droite, voire l’ultradroite désormais, la pire qui soit, qui nous a donné tout ça.

Les garderies étatiques, l’assurance médicaments, l’assurance agricole, les congés parentaux, l’aide sociale, l’allaitement subventionné, les congés maladie accumulés, la procréation assistée, les traversiers sous les ponts, la gestion de l’offre (le gonflement des prix) du lait, du beurre et du sirop d’érable, le Conseil des aînés, de la femme, de la jeunesse (branchée), de la famille et de l’enfance ou des relations interculturelles, l’Office des handicapés, de la jeunesse et de la Walonie-Bruxelles. La Régie des rentes, celle du logement et, la plus drôle de toutes, la Régie du bâtiment.

Craignant avoir créé un monstre, la droite a prudemment institué le Protecteur du citoyen, l’Office de protection du consommateur, le Secrétariat à la condition féminine, celui de la jeunesse, celui des autochtones et celui des 5 070 organismes communautaires qui ont dépensé $844,1 millions en 2009-2010…

La droite a été particulièrement dure et injuste envers les pauvres, les malades et les victimes de toutes sortes ces dernières années: le budget de la nébuleuse communautaire a augmenté de 33% depuis 2007.

Sans compter ceux de la DPJ et de la Santé…

Ou ceux du Centre d’expertise des grands organismes, du Centre d’expertise en analyse environnementale, ni du Centre d’expertise hydrique ou du tout nouveau Institut d’excellence en santé…

Et si le budget de l’Éducation est plus élevé que celui de l’ONU, c’est pas non plus la faute des marxistes-léninistes du complexe G. C’est la droite, autant dire le démon, qui a tout fait.

Alors imaginez ce que sera le paradis quand nous serons franchement sous la botte compatissante des hommes d’honneur! Nous serons enfin tous rééduqués!

C’est cyclique la politique; un jour, la gauche jaillira comme une coulée de lave. Des dizaines de milliers de Lauzon et de Lisée surgiront des villes et des campagnes en proférant des vérités capsulées en dix secondes, idéales pour la télé.

Un jour, peut-être, Réjean Parent sera Lieutenant-Gouverneur du Québec et la présidente de la CSN débarquera à V pour animer «Claudette 360»! En attendant, la chasse aux connards est ouverte…

source -> http://blogues.canoe.ca
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POLITIQUE : GAUCHE OU DROITE ?
Tentative de définition de la gauche et de la droite en politique

Le clivage gauche droite date historiquement de la Constituante française (1789-1791), les députés y adoptèrent une disposition spatiale en fonction de leurs affinités politiques. Bien qu’elle ne reflète en rien la complexité des options politiques possibles, l’opposition gauche-droite s’est perpétuée dans la plupart des pays.

Pour l’électeur moyen, il importe de se positionner de manière claire dans un espace politique simple : un axe gauche-droite. Toutes les tentatives de positionnement en dehors de cet espace linéaire (ni gauche, ni droite…) donnent une impression de flou qui déplait à la plupart des électeurs : les classements multicritères ont toujours posé des problèmes logiques difficiles à résoudre, même pour des scientifiques chevronnés, il est donc normal que le commun des mortels ait besoin de se raccrocher à un système simple, même insatisfaisant.

La possibilité d’une réelle alternance politique, en fonction du résultat des urnes, est une caractéristique de la démocratie. Or tout système où le gouvernement se fonde sur une majorité parlementaire a toujours tendance à provoquer une bipolarisation, majorité contre opposition. L’axe des clivages varie en fonction des problèmes de l’heure. La bipolarisation est particulièrement perceptible en cas de scrutin majoritaire (France, Grande-Bretagne…) du fait de la logique binaire que ce système induit.

L’axe gauche-droite, s’il a conservé certaines constantes au long de l’histoire, a largement évolué depuis la révolution française : les mentalités et les enjeux ne sont plus du tout les mêmes. Au début, la gauche représentait plutôt les masses populaires et la droite les élites. Si ceci a largement changé – la gauche est dirigée par ses propres élites[i] – il n’en reste pas moins qu’il subsiste de larges séquelles de cette évolution historique.

La gauche se caractérise généralement par le collectivisme et l’égalitarisme. La droite par l’ordre, le travail et la famille. Dès le début, les leaders de la gauche ont voulu satisfaire les besoins élémentaires les plus immédiats du prolétariat (prendre l’argent où il est, pour le redistribuer à qui en a besoin) tandis que la droite s’est profilée plutôt dans une perspective de stabilité, de légalité et de création de bien-être (investir pour le futur).

La misère du prolétariat poussait celui-ci à trouver un exutoire dans un « monde meilleur » et la recherche d’utopies. Cette volonté de fuir le présent et de changer le monde a été le moteur d’une dynamique dite de « progrès » ou le changement – quel qu’il soit – valait mieux que la réalité quotidienne. « Du passé faisons table rase ». Les politiques de gauche ont, dès lors, souvent consisté à exploiter le mécontentement des masses pour satisfaire les buts d’élites manipulatrices : cette dynamique révolutionnaire a été exploitée par d’ambitieux arrivistes et a mené notamment aux totalitarismes marxistes-léninistes, fascistes et nazis, régimes qui, une fois installés, s’apparentaient clairement à des oligarchies.

Même le socialisme, plus modéré, est devenu un mode de promotion sociale et d’accession au pouvoir pour des élites (la gauche-caviar…) qui se servent de la misère et du mécontentement des masses pour satisfaire leurs propres objectifs. Très rares sont les responsables socialistes qui partagent leurs propres revenus ou leur fortune à soulager la misère d’autrui. Au contraire, la plupart s’enrichissent personnellement et se déculpabilisent en distribuant l’argent qu’ils prennent aux « riches ». Leur enrichissement personnel représentant sans doute à leurs yeux la « commission pour intermédiaire » ou la « rémunération pour services rendus » à leurs clients politiques. Les partis de masse et les syndicats sont particulièrement vulnérables à l’embourgeoisement de leurs élites[ii].

Arrivées au pouvoir, réalisme politique oblige, les élites de gauche se trouvent devant un dilemme. Soit elles pratiquent une politique de gestion à l’instar de la droite – elles s’embourgeoisent alors et renoncent à leur idéologie –, soit elles se lancent dans une logique de fuite en avant. Les théories de gauche ont démontré leur inefficacité, il importe dès lors d’incriminer le système en place et de mobiliser les masses vers le changement pour le changement dans une dynamique de « progrès », voire de révolution.

Les politiques volontaristes de gauche visent à changer l’homme et la société, sinon à créer un « ordre nouveau ». Pour imposer le changement, vaincre les résistances, briser l’ordre établi, matérialiser ses utopies, la gauche doit limiter, voire supprimer – toujours temporairement, prétend-elle – les libertés. Elle doit également stigmatiser, voire détruire tous les obstacles à sa politique volontariste.

La gauche ne peut jamais résoudre les problèmes qu’elle dénonce, ni réaliser les objectifs qu’elle désigne. Elle y perdrait sa raison d’être : le prolétaire devenu bourgeois voterait à droite. La gauche se doit donc de proposer des utopies mobilisatrices. La gauche doit toujours dénoncer le présent et promettre un futur idyllique comme le grand soir. La gauche doit justifier ses échecs – prévisibles – en dénonçant les « forces réactionnaires », en trouvant des boucs émissaires, en abattant ses adversaires. La gauche progressiste est donc intrinsèquement intolérante pour tout qui s’oppose ou dénonce ses projets.

La dynamique de fuite en avant a mené aux plus grandes catastrophes politiques de l’histoire : la révolution russe, les purges staliniennes, la seconde guerre mondiale avec son cortège d’horreurs, le grand bond en avant chinois, la révolution culturelle chinoise, les massacres des Kmers rouges…

Les utopies mobilisatrices relèvent du rêve et ne résistent pas longtemps à la critique et à l’argumentation. Les élites de gauche ne peuvent donc tolérer de véritable débat : rapidement elles sont obligées de recourir aux attaques ad hominem et à la disqualification de leurs contradicteurs. L’émotion manipulatrice ne peut recourir qu’à des sentiments pour se perpétuer et combattre la raison.

La gauche a besoin de manipuler les masses. L’écologie politique est partie de problèmes bien réels, dont la plupart ont reconnu le bien fondé et la pertinence, elle pratique désormais une fuite en avant en suscitant des peurs irrationnelles et en montant en épingle des problèmes relativement bénins. Les Ecologistes belges n’ont par ailleurs quasi rien réalisé dans le domaine de l‘écologie, mais se sont focalisés essentiellement sur des problèmes tels que l’immigration, la liberté des mœurs ou la libéralisation des drogues.

La gauche considère le prolétaire comme une victime du système : il ne serait pas responsable de ses actes. Il doit être secouru, parce que même responsable de son état, il aurait été mal éduqué, il serait déterminé par son environnement social : les circonstances l’ont mis sur la mauvaise voie. C’est le système économique et social qui serait responsable et doit donc être changé. Pour la gauche, il importe donc de protéger les individus contre eux-mêmes : il faut faire de la prévention (c’est-à-dire empêcher certains comportements indésirables) plutôt que de la répression (laisser les gens libres de choisir, mais punir les comportements déviants).

La droite par contre considère l’individu comme maître de son destin, autonome et responsable : disposant de son libre arbitre, il devrait être récompensé de ses efforts et sanctionné pour ses fautes. La droite se caractérise par le lien de causalité entre un acte et ses conséquences. La droite refuse en général de faire de la société un laboratoire social permanent et se fie plus à la tradition : celle-ci représente la somme consensuelle de l’empirisme collectif. La droite a besoin d’ordre, de stabilité et de sécurité: ce sont des conditions indispensables pour travailler, pour faire du commerce, pour construire, pour la recherche, pour créer une société prospère. La droite parie sur un homme libre et responsable.

L’égalité réelle, objectif de la gauche, ne peut se faire qu’aux dépens de la liberté : dans les faits, les individus sont fondamentalement inégaux, tenter de les rendre égaux ne peut se faire que par un nivellement par le bas, en limitant les potentialités des meilleurs et en confisquant à une minorité ce que l’on veut redistribuer à la majorité. On ne fera jamais d’un baudet un cheval de course. L’égalité réelle est une utopie néfaste, non seulement elle ne pourra jamais exister, mais elle est contraire à l’efficacité puisqu’elle dissuade toute tentative de faire mieux que la masse et mise sur la contrainte.

Le libéralisme économique n’est plus forcément de droite, comme le démontre la conversion récente – au moins dans les faits – de nombreux socialistes à l’économie de marché, et l’intégration de la pensée libérale dans le corpus de la pensée unique. Le socialisme se veut désormais gestionnaire. L’échec patent des théories marxistes a imposé à la gauche déboussolée de changer de fond de commerce.

La gauche caviar, souvent issue de mai 68, se veut libertaire : sa nouvelle utopie refuse toute contrainte, toute barrière, toute frontière, toute responsabilité. Elle défend les droits des individus et oublie totalement les devoirs et obligations qui y sont liés. La nouvelle idéologie de la gauche, ce sont les droits de l’homme, mais sans les obligations corrélatives et sans s’interroger sur les moyens.

L’ancien prolétariat s’étant embourgeoisé et le niveau d’éducation s’étant élevé, la gauche se cherche un nouveau prolétariat : d’une part on importe massivement des populations immigrées, pauvres, vulnérables, déracinées et peu éduquées et d’autre part on pratique le clientélisme politique. La gauche maintient le prolétariat dans une dépendance proche de la servitude en l’infantilisant, en l’empêchant de s’émanciper et d’assumer ses responsabilités.

Paradoxalement, le bien-être de notre société a socialisé l’esprit d’élites culpabilisées et embourgeoisé les masses autochtones. Les élites ont perdu toute notion de causalité entre les actes et leurs conséquences, toute notion de responsabilité, toute vision à long terme. Elles pratiquent, sous couvert des droits de l’homme, une nouvelle fuite en avant démagogique dont les axes sont l’immigration, le laxisme généralisé et l’égalitarisme réel. Ce dernier ne vise plus une égalité en droit, ni même une égalité des chances, mais une égalité de fait, quels que soient les talents, les mérites et les efforts. Les droits de l’homme, vache sacrée contemporaine, coupent les ailes à toute critique et toute contestation, et discréditent par avance toute contradiction.

Ce cocktail explosif nous promet de sombres lendemains. L’égalitarisme réel ankylose la société et paralyse tout dynamisme – à quoi bon l’effort, puisque l’inertie aboutit au même résultat –, le laxisme généralisé mène à l’anarchie et donc à la domination des plus forts, l’immigration introduit dans la place un nouveau prolétariat qui ne demande qu’à dominer les autochtones réputés dégénérés et enfin, le prétexte des droits de l’homme interdit par avance tout débat. Il n’est guère difficile d’imaginer à quoi mène cette combinaison instable et hautement détonante.

François-Xavier ROBERT

La droite se caractérise par un lien clair de causalité entre l’acte et ses conséquences : entre le travail et le salaire, entre l’effort et la récompense, entre la compétence et le succès, mais aussi entre la faute et la sanction, entre les droits et les devoirs, en bref la responsabilité. Et il ne peut y avoir de responsabilité sans liberté de choix et sans liberté d’action. Et pas de liberté individuelle sans propriété. La droite défend la liberté responsable et constitue donc un pari sur l’autonomie de l’individu.

La gauche se caractérise par les émotions, la colère, la jalousie, l’indignation, la pitié. Ces sentiments sont de puissants moteurs de l’action humaine en vue du changement. La gauche veut un monde meilleur et est à la recherche d’utopies mobilisatrices. Elle est dès lors vulnérable à la manipulation par des élites opportunistes, capables de mener les masses aux pires catastrophes. La gauche exonère sa clientèle de toute responsabilité et prône l’élimination de tous les obstacles à sa politique « volontariste », car pour elle, la fin justifie toujours les moyens.

Le centre, quand il existe, est le lieu où se regroupent les partisans du consensus mou, du compromis et du conservatisme: placé à un endroit stratégique, il possède souvent un pouvoir exorbitant[iii], celui de décider des coalitions, centre-gauche ou centre-droit. On y trouve souvent la gauche d’hier qui s’est embourgeoisée, et les entrepreneurs qui ont perdu tout dynamisme. Il n’empêche que l’on peut assister à des alliances de circonstance, comme le gouvernement arc-en-ciel[iv], pour tenter de liquider ce centre et provoquer une plus grande bipolarisation.

[i] Tout régime politique tend à être oligarchique (dirigé par une minorité) et toute organisation (parti, syndicat…) tend à générer et à être dirigé par des élites, comme l’ont démontré Gaetano Mosca, Vilfredo Pareto et surtout Robert Michels.

[ii] Voir la loi d’airain de l’oligarchie, de Robert Michels. Les partis politiques: Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties. Paris: Flammarion, 1971. 309 p

[iii] Supposons une assemblée composée de trois partis, la Gauche avec 74 députés, la Droite avec 74 députés, et le Centre avec 2 députés, il y a de fortes chances que ce soit ce Centre qui décide du type de coalition. Il possèdera dès lors une influence sans rapport avec sa représentation.

[iv] Certains avaient en effet des comptes à régler avec ce « centre mou» (PSC-CVP), qui par sa position stratégique, déterminait souverainement les coalitions en dépit du rapport de forces réel issu des élections.

source -> http://www.fnb.to/