voir -> FFQ.QC.CA
Qui a « assez étiré l’élastique »?
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Publié le 09 octobre 2010 à 10h01 | Mis à jour le 09 octobre 2010 à 10h01
Les femmes ont besoin d'une nouvelle voix
Marie-Claude Lortie
La Presse
Ce n'est pas d'une nouvelle voix politique de droite dont le Québec a besoin.
C'est d'un nouvel organisme pour représenter les femmes de tous horizons et de toutes origines. Gauche, droite, centre, villes, campagnes...
Car l'organisme fondé en 1966 par Thérèse Casgrain et Réjane Laberge-Colas, la Fédération des femmes du Québec, ne parle plus au nom de toutes.
C'est un regroupement de gauche, extrêmement proche de Québec solidaire, farouche défenseur de l'État-providence, en lutte contre les inégalités sociales et économiques, dont sont particulièrement victimes les femmes. C'est un mouvement de gens engagés, dont les idéaux politiques sont légitimes et défendables.
Mais ce n'est plus un organisme voué à la défense des intérêts de toutes les femmes. Ce n'est plus un organisme rassembleur.
Et rien ne le montre mieux que cette dernière campagne de publicité produite en prévision de la très prochaine Marche mondiale des femmes, et dont une des capsules vient de causer une controverse si forte qu'il a fallu la changer.
La publicité qui a causé tout ce remous montre une femme en train de préparer une valise contenant une arme militaire. La femme explique qu'elle s'apprête à voir sa fille partir à la guerre, recrutée à l'école. Dans la version originale - qui a par la suite été modifiée -, la «mère» disait: «Avoir su qu'en donnant la vie j'allais fournir de la chair à canon, je n'aurais peut-être pas eu d'enfant.»
La publicité a choqué les vraies mères de militaires et bien d'autres femmes, évidemment.
Pourquoi? Parce qu'on ne peut pas prétendre parler au nom des femmes et les insulter en même temps.
Bien des mères de militaires sont fières de leurs enfants et croient légitime cette forme d'engagement envers la collectivité.
On peut être contre la présence militaire du Canada en Afghanistan. On peut être contre le recrutement militaire dans les écoles, un des messages de la publicité. On peut être contre la guerre et détester l'armée. Mais on ne peut pas affirmer que l'antimilitarisme est une cause qui réunit toutes les femmes et peut être portée en leurs noms.
Une autre capsule publicitaire - il y en a cinq en tout et pas exactement du matériel à Lion d'Or au festival de pub de Cannes - porte sur la privatisation. Là encore, le sujet en soi n'est pas inintéressant, car on peut très bien être contre la privatisation de nos services publics. On peut aussi trouver que l'éolien doit être contrôlé par l'État et le gaz de schiste aussi, tant qu'à y être.
Mais en quoi est-ce un dossier féminin?
Explication de la FFQ: tout ce qui encourage le capitalisme encourage les inégalités sociales et la mauvaise redistribution de la richesse, et donc nuit aux femmes, car elles sont surreprésentées dans les classes défavorisées. En d'autres mots, pour défendre les femmes, on ne peut que prôner un modèle socialiste. Et cette transformation politique, si l'on en juge les priorités de la FFQ, a préséance sur le reste.
Tant pis pour toutes ces femmes chefs d'entreprise à la recherche de profits et autres traîtres ayant une analyse différente de la transformation des rapports inégalitaires.
De la même façon qu'il était absolument déplacé de la part de la FFQ de prendre position pour l'indépendance en 1995 - il est impossible de dire que le fédéralisme ou le souverainisme est mieux pour les femmes et on en reparlera une autre fois si vous y tenez -, il est déplacé pour elle aujourd'hui de se fondre avec le programme de QS en gardant l'étiquette «on parle au nom des femmes».
Une troisième capsule dérape encore un peu plus et explique que le salaire minimum et la faiblesse des sommes allouées aux femmes seules par l'assistance sociale pousse ces femmes à... la prostitution. Rien de moins. (Merci encore, au nom de toutes celles qui s'en sortent autrement.)
Sur les cinq, seulement deux des pubs ont un peu d'allure. D'abord, il y a cette capsule qui attire l'attention sur les femmes autochtones, sujet important qui mérite qu'on s'y attarde. Cela dit, cette capsule joue délibérément sur un terrain anti-feuille d'érable et anti-Ô Canada. Thérèse Casgrain et Sheila Finestone, deux anciennes présidentes de la FFQ et deux anciennes sénatrices fédérales, auraient-elles apprécié? Probablement pas.
La seule pub finalement pas mal est celle qui met en scène une jeune femme et lance un paquet de dossiers cruciaux dans un même panier: hypersexualisation, liberté de choix en matière d'avortement, éducation sexuelle à l'école, etc. Tous des sujets qui auraient mérité une attention particulière.
(On peut voir toutes les pubs en passant par le site de la Fédération des femmes du Québec à www.ffq.qc.ca.)
Évidemment, la FFQ ne profite pas de moyens financiers délirants. On comprend la maladresse des spots. Mais le plus agaçant, dans toute cette campagne, demeure le choix des sujets.
Les efforts anti-avortement du gouvernement Harper, le drame quotidien des femmes souffrant de troubles alimentaires et de problèmes d'image de soi, l'hypersexualisation, le partage des tâches, la conciliation travail-famille, le nombre encore trop bas de femmes dans les sphères de pouvoir économique et politique, le «décrochage» des femmes professionnelles... Pour tous ces autres sujets qui préoccupent les femmes, il faudra attendre une autre campagne. Et probablement, un nouvel organisme.
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L'ennemi des femmes
Le Journal de Montréal, p. 25 / Nathalie Elgrably-Lévy, 14 octobre 2010
Depuis mardi et jusqu'au 17 octobre se déroule la «Marche mondiale des femmes» (MMF) organisée par la Fédération des femmes du Québec (FFQ). Six jours d'activités et de marches au cours desquels les militantes dénonceront la situation des femmes et se mobiliseront pour lutter contre la pauvreté, la discrimination, l'oppression, la marginalisation et l'exclusion, dont la gent féminine serait victime. Six jours pour présenter leur vision féministe de la société et les moyens à prendre pour permettre aux femmes d'atteindre l'autonomie financière.
Bien qu'il s'agisse souvent de lieux communs, les objectifs énoncés par la FFQ n'en sont pas moins louables et universellement cautionnés. En revanche, les raisons invoquées pour expliquer la situation de certaines femmes, tout comme les solutions proposées, font sursauter.
Dans son Cahier des revendications 2010, la FFQ affirme que «la pauvreté des femmes et le manque d'autonomie économique découlent de choix politiques et économiques que nous effectuons chaque jour en tant que société», une société qu'elle qualifie de patriarcale et d'oppressante. En guise de solution, la FFQ décrète une série de droits fondamentaux (droit à l'éducation, au logement, au meilleur état de santé possible, à des services sociaux, au travail, à la sécurité économique, à un environnement sain, etc.) pour lesquels elle réclame systématiquement l'intervention du gouvernement, notamment pour hausser le salaire minimum et réformer l'aide sociale de manière à supprimer les catégories «apte» et «inapte» à l'emploi.
En somme, pour la FFM, c'est la société qui cause la pauvreté des femmes et c'est à l'État qu'incombe la responsabilité d'améliorer leur sort. La FFM se dit féministe. Or, aussi bien son diagnostic que ses revendications vont à l'encontre de l'émancipation de la femme. Elle déclare militer pour la liberté, mais elle encourage la dépendance.
Question de responsabilité
En effet, il n'y a jamais de liberté sans responsabilité individuelle. R-E-S-P-O-N-SAB-I-L-I-T-É ! Or, tandis que la responsabilité de l'État et de la société est maintes fois invoquée dans le Cahier de revendications de 59 pages, l'importance de celle des femmes elles-mêmes n'est pas soulignée. Au contraire, le discours de la FFM déresponsabilise la femme en faisant d'elle une victime impuissante d'un environnement hostile à son bien-être, et en subordonnant la satisfaction de ses besoins à la générosité des programmes sociaux.
Les mouvements féministes se sont battus pour permettre aux femmes de s'affranchir de leur père et de leur époux. Mais leurs actions n'en sont pas pour autant émancipatrices. Jadis, nos grandsmères étaient financièrement dépendantes de leur mari. Aujourd'hui, la FFQ préconise des mesures pour les rendre dépendantes de l'État. L'émancipation, la vraie, consiste à apprendre à ne dépendre de personne et non à remplacer un pourvoyeur par un autre. L'autonomie consiste à se prendre en charge et non à demander d'être entretenu par la société!
En associant l'autonomie financière aux largesses de l'État, le féminisme, tel que mis de l'avant par la FFQ, est l'ennemi des femmes. Il est démoralisateur et avilissant, car ce n'est pas aider les femmes que de leur apprendre à mendier leur subsistance auprès des fonctionnaires. Au contraire, il faut leur dire que leur situation n'est pas un accident et qu'il n'en tient qu'à elles de réaliser leurs rêves, car elles sont maîtres de leur destin. Il faut leur dire qu'elles sont capables d'accéder aux plus hauts échelons de la société et qu'elles n'ont de limites que celles qu'elles s'imposent.
La FFM a pour slogan «Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche!» Vu la nature des revendications de ce collectif, les militantes risquent de marcher encore longtemps!
Nathalie Elgrably-Lévy est économiste senior à l'Institut économique de Montréal.
* Cette chronique a aussi été publiée dans Le Journal de Québec.
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dans un autre sens... ça peut «questionner» des femmes issues d'autre culture...
RT cheznadia: Un article de 2003 - Fédération des femmes du Québec -
Le véritable enjeu de l'élection à la présidence | Le Devoir
et il y a d'autres organisations féministes... google est votre ami
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maj: ven. 5 nov.