Jean-Luc Lavallée
Le Journal de Québec
16/12/2009 09h49
Depuis que les Nations Unies ont lancé une offensive en 2008, plus de 25 pays ont déployé des forces navales dans le golfe d'Aden et dans l'océan Indien, au large de la Corne de l'Afrique, afin de contrer les pirates somaliens, une réponse sans précédent.
«Je n'ai jamais vu une coopération à un tel niveau entre tous les pays qui sont au large de la Somalie. Le fait d'avoir un objectif commun nous a tous unis», illustre le lieutenant-colonel Brian P. Owens à bord du NCSM Fredericton, qui s'étonne et se réjouit à la fois de voir la collaboration exceptionnelle avec les navires de guerre des pays membres de l'OTAN, mais aussi avec d'autres pays avec qui le dialogue n'aurait pas été aussi facile il y a quelques années.
«Nous parlons tous le même langage en tant que marins et nous parlons maintenant aisément avec des pays comme le Japon, ce qui ne se serait pas produit dans le passé pour ce genre d'opération», a spécifié le porte-parole des Forces canadiennes déployées à l'étranger. Signe des temps, le port de Salalah à Oman au Moyen-Orient, où mouillait hier le NCSM Fredericton, accueillait également des navires de guerre battant pavillon de la Chine, de l'Inde et du Yémen.
Donner l'assaut ou non?
Si un bateau suspect est signalé ou qu'on rapporte une attaque, c'est là que la communication entre les différents navires du monde entier prend tout son sens, pour battre de vitesse les pirates somaliens. Mais si les pirates parviennent à prendre le contrôle d'un navire et détiennent des otages avant l'arrivée de la frégate, le Canada n'interviendra pas, selon l'officier Brian P. Owens, car le danger pour les otages serait trop élevé. Ce genre de décision appartient à chacun des pays. Les Américains, quant à eux, avaient choisi de lancer l'assaut en avril pour libérer un des leurs lors d'un commando qui a fonctionné.
Territoire infiniment grand
La frégate canadienne quitte aujourd'hui le port de Salalah pour aller chasser les pirates, en patrouillant les eaux côtières de la Somalie, territoire immense à couvrir. «Malheureusement, on ne peut pas être par-tout à la fois...» Une triste réalité. D'où l'importance de coordonner les efforts internationaux de contre-piratage. Le NSCM Fredericton a été appelé à intervenir à une occasion depuis le mois d'octobre, mais un autre bateau ami était plus proche et a complété le travail en arrêtant des pirates.
Les pirates, loin de chez eux
De façon plus spécifique, le Canada est chargé de sécuriser le corridor maritime international désigné par l'OTAN et le Bureau international maritime. Des porte-conteneurs du monde entier le sillonnent chaque jour, craignant d'être pris pour cibles par des pirates armés jusqu'aux dents qui se balancent des lois dans un pays sans réel gouvernement où règne le chaos depuis près de 20 ans.
Jusqu'à maintenant, l'effort a porté fruit. Une seule attaque dans ce corridor a été recensée récemment et elle a échoué. Les malfrats se sont toutefois ajustés et sont actifs à des centaines de kilomètres de la Somalie, voire près de 1 500 km! On craint même qu'ils s'en prennent éventuellement aux Seychelles, territoire quasi indéfendable en raison du nombre élevé d'îlots.
source -> http://www.canoe.com
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maj jan 2010
Échange de vues entre des officiers supérieurs de l’OTAN et de la Chine sur les opérations de lutte contre la piraterie
Le 11 janvier 2010, le contre-amiral Pereira da Cunha (Portugal), commandant de la Task Force 508 (TF 508) de l’OTAN de lutte contre la piraterie, a rencontré le chef de mission des forces chinoises de lutte contre la piraterie, l’officier supérieur Zha Bao Raw, à bord de la frégate chinoise « Chao Hu », où tous deux ont procédé à un échange de vues fructueux sur les opérations de lutte contre la piraterie aux larges des côtes de la Corne de l'Afrique.
Les deux forces spéciales opèrent dans le couloir de transit recommandé sur le plan international (IRTC) établi en 2008 dans le golfe d’Aden afin d'assurer au commerce international une route sécurisée contre les actes de piraterie.
Selon le contre-amiral da Cunha, la communication et la collaboration entre les pays engagés dans les opérations de lutte contre la piraterie s’améliorent. « Notre coopération et nos activités conjointes de lutte contre la piraterie ont progressé à tel point que le commandant de la force spéciale de l'OTAN est monté à bord d’une frégate chinoise pour s’entretenir des tactiques de lutte contre la piraterie. Ce genre de rencontre fait désormais partie intégrante de nos opérations de routine dans le golfe d'Aden, » a déclaré le contre-amiral. Il a ajouté : « On observe un niveau extraordinaire de communication et de coopération entre tous les pays engagés dans les opérations de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden… Grâce à notre étroite coopération avec l’Union européenne, avec la force spéciale dirigée par les États-Unis et avec les forces navales indépendantes, nous avons été en mesure de déjouer à diverses reprises des menaces d’actes de piraterie. »
Placée sous la bannière de l’OTAN dans le cadre de l’opération Ocean Shield, la Task Force 508 se charge de synchroniser et d’harmoniser les opérations de lutte contre la piraterie en synergie avec plus de 15 pays qui ont déployé des forces navales au large des côtes de la Somalie. La force spéciale mène des opérations qui visent à décourager, à désorganiser et à éradiquer la piraterie afin d’assurer la sûreté maritime et de garantir la liberté de navigation en toute sécurité dans cette partie du monde, au bénéfice de tous les pays.
source -> http://www.nato.int